lundi 26 novembre 2012

Hydrologie glaciaire, balade seul en vélo et sécurité...



Salut à tous,

        Cette semaine, comme promis, je vous explique le but de ma nouvelle mission d'étude hydrologique pour ceux que ca intéresse, et sinon je vous raconte ma première sortie seul en vélo de ce weekend ! 

Hydrologie glaciaire à l’Antisana
        Ce Jeudi nous sommes repartis sur l’Antisana, avec Juan et Veronica (une thésarde de l’Escuela Politécnica Nacional), et cette fois-ci, c’est moi qui organisait la sortie !
        Voici donc l’occasion de vous présenter ma nouvelle mission pour aider Luis dans sa thèse : je dois tenter de comprendre les écoulements issus de la fonte des glaciers, c’est-à-dire quels sont les chemins pris par l’eau à la sortie du glacier.
Le bassin étudié vu depuis le glacier ! Il est limité sur les côtés par la moraine, déposée par le mouvement du glacier il y a à peine plus de 50 ans. Ainsi, en 1950, le glacier s'étendait jusqu'au lac au fond !

Le bassin vu de l'autre côté. La barre marron foncé au milieu correspond à une zone de résurgence sous laquelle ressort l'eau, qui s'est infiltrée un peu plus haut dans la moraine...

          Le plus important est de déterminer quels est la part des écoulements qui est superficielle, et quelle part est souterraine. Dans le second cas, c’est assez difficile à déterminer, car l’eau peut s’infiltrer sous le glacier, dans ces cas-là on ne peut pas la voir, ou parfois l’infiltration peut se faire en aval du glacier, dans la moraine (le matériel déposé en aval par le glacier lorsqu’il était plus bas). Et quand ces infiltrations sont assez claires, il est possible de les localiser, et parfois observer quelques mètres plus bas sa résurgence, qui correspond à la source d’eau où ressort l’eau infiltrée un peu plus haut.
Une résurgence, où l'eau ressort de la roche, qui est même un mélange de glace et de roche ici, à plus de 100m du glacier !!! La glace est protégée du soleil et de la fusion par une couche de débris au dessus.

         L’objectif de la journée de Jeudi était donc de cartographier (reporter sur une carte) toutes les infiltrations et résurgences, et ainsi tenter de supposer si possible le trajet de tous les écoulements issus du glacier.
         Cela dans le but notamment de savoir si une part de l’eau circule en souterrain, ce qui est très important, car c’est ce qui a été supposé par diverses études antérieures. Ces études ont observé que le débit à la station hydrologique sous le glacier était plus faible que le débit issu de la fusion du glacier, suggérant des pertes d’eau entre le glacier et la station. Ces pertes d’eau pourraient en fait tout simplement circuler en souterrain, et passer ainsi sous la station hydrologique. Reste à le vérifier et à le quantifier si possible !

Et alors, l’intérêt de tout ça ?
        Comprendre quelle est la part des eaux souterraines et leur circulation est primordial pour la gestion de la ressource en eau. Surtout dans le contexte du recul des glaciers, il est important de savoir notamment quelle est la part de l’eau de fonte (l’autre part provenant directement des précipitations autour des glaciers) dans les écoulements provenant de l’Antisana, quelle part de l’eau circule en profondeur… Cela pour évaluer la ressource en eau disponible dans le futur, dans le contexte de réchauffement climatique.
         En effet, la ressource diminuant, et cela couplé à une augmentation de la demande, l’entreprise d’eau potable de Quito travaille sur un énorme projet de captage et transport de l’eau qui permettra de répondre  aux besoins de la ville et de ses alentours dans les années à venir ! Dans ce contexte, l’évaluation scientifique est une base indispensable à tout projet ou aménagement dans ce domaine, sans quoi les actions ne seraient pas adaptées ou pas optimisées.
         En tous cas ce travail me passionne, car il touche d’une manière certes indirecte, à l’évolution de la ressource en eau dans le contexte de réchauffement climatique. De petites études à cette échelle sont nécessaires pour ensuite faire des extrapolations les plus justes possibles à plus grande échelle.
         Et ce qui n’est pas pour me déranger, c’est que ce travail nécessitera d’aller encore souvent sur le terrain, que ce soit pour de l’observation (comme jeudi dernier) ou des mesures de terrain, à commencer par cette fin de semaine où nous allons faire des mesures du débit du cours d’eau.


Première balade seul en vélo
         Je réfléchissais déjà depuis un moment à faire une balade seul, pour faire un premier test seul en vélo, me débrouiller pour le logement, prendre le bus… Mais jusqu’ici j’avais à chaque fois de belles perspectives de balades le weekend qui m’ont chaque fois fait repousser la date. La décision a finalement été très rapide, en apprenant vendredi soir par Juan qu’il devait travailler tout le weekend, et que notre balade prévue le dimanche était donc annulée. Du coup, l’occasion était parfaite, et j’ai planifié mon parcours et préparé mes affaires au plus vite pour partir dès le samedi matin.

En sortant de Quito : on peut voir la bande verte plutôt au fond sur la gauche, c'est l'aéroport, au "milieu" de la ville !

         J’ai finalement sagement revu mon programme à la baisse dans l’après-midi du samedi, suite surtout au temps pluvieux que j’ai eu, et au fait que les routes étaient des pistes sur une bonne partie, ce qui ralentit pas mal le rythme de croisière. Du coup, le samedi j’ai fait entre 50 et 60 kms, dont une bonne partie sur une piste très tranquille et très agréable jusqu’à ce qu’il pleuve. Et le dimanche, après une nuit dans une auberge pas chère (6$ la nuit), j’ai fait un peu plus de 30 kms jusqu’à la ville de San Miguel, dont une bonne partie était en descente, car je suis descendu vers l’ouest des Andes, jusqu’à 1000m d’altitude (Quito étant à 2800m).
La piste que j'ai emprunté le samedi
Depuis la route le dimanche, les paysages de forêts denses


         Et ce deuxième jour, pendant un long moment avec un autre cycliste on se doublait à chaque fois qu’une des deux personnes faisait une pause, jusqu’à ce qu’il roule dans ma roue… Et j’ai eu de la chance, car il rentrait lui aussi avec le bus vers Quito, ce qui m’a facilité les choses ! Après 2h30 de bus et quelques kms à vélo jusqu’à chez moi, je suis donc rentré en début d’après-midi, pour récupérer un peu de la fin de semaine !


Et alors, la sécurité en Equateur ?
         Sachant que certains s’inquiètent déjà je pense de me voir m’aventurer seul dans le pays, je vais tenter de vous livrer mes premières impressions mais surtout témoignages sur les conditions de sécurité ici…
  • De mes observations, je n’ai depuis mon arrivée ni été confronté à un quelconque problème, ni vu ni entendu de problème dans mon entourage. C’est déjà ça !
  • Mais quand je suis allé à l’ambassade de France, ils ont reçu le matin un coup de téléphone d’une jeune française qui s’était fait agressée dans le taxi, ce qui est assez courant semblerait-il. Mais ce qui était moins courant c’est que cette fois-ci l’agression avait été violente, alors que d’habitude ils se contentent seulement de voler l’argent et éventuellement les affaires des personnes… Les taxis et dans une moindre mesure les bus semblent ainsi à éviter la nuit, et paradoxalement le vélo semblerait plus sûr que le taxi !
  • Ce qui est le plus dangereux concerne le vol. Et les équatoriens sont très prudents voir même paranos par rapport à ça. Par exemple,  la nuit dans mon logement, il y a une grille totalement fermée avec des pics par-dessus au cas où un voleur voudrait passer au-dessus, puis ensuite la porte d’entrée est fermée par 4 verrous (dont un avec une alarme si la porte s’ouvre), puis Fanny place un gros fauteuil en plus devant la porte… Au cas où ! De même les grilles devant les portes des bureaux, maisons et autres, sont très courantes.
  • Ensuite, de ce qu’on me conseille, il faut éviter de se promener seul la nuit dans les parcs, qui sont dangereux, même si il n’y a aucun problème la journée.
  • Quand je parle de mes projets de partir seul en vélo, les gens ne sont pas affolés, mais me mettent parfois en garde sur la nécessité de faire attention au niveau de la sécurité routière. Malgré cela, je ne trouve pas les gens trop dangereux à part qu’ils ont une vision assez différente de la nôtre sur la distance de visibilité nécessaire pour doubler une voiture ou un camion ! Mais je dirais qu’ils sont quand même moins dangereux que de nombreux corses !!!
  • Pour avoir un avis plus global des derniers faits divers du pays, j’ai déjà pu regarder sur les actualités « Seguridad » d’un site équatorien, bien que forcément les actualités n’y soient pas des plus réjouissantes, il ne semblerait pas que les cas d’agressions ou meurtres soient courants. Les quelques cas traités remontent à plusieurs années, et sinon ils semblent plutôt concerner des règlements de compte, comme on en a aussi malheureusement en France. Et ensuite, certains lieux sont plus dangereux que d’autres, la ville de Guayaquil étant par exemple réputée dangereuse, et certains quartiers de Quito aussi étant à éviter.
  • Mais les touristes seront plutôt touchés par le vol. Pour ma part, j’ai malgré tout la chance déjà d’être un garçon, mais aussi de mesurer une tête de plus que tout le monde, ce qui m’avantage certainement un peu ! Et je m’arrange toujours pour n’avoir aucun papier important sur moi, pour limiter les pertes au cas où il m’arrivait quelque chose.
  • Et pour en revenir à l’ambassade, j’en avais profité pour demander au français de l’ambassade qui vivait en Equateur depuis quelques années, ce qu’il pensait de la sécurité dans le pays. Les ambassades étant réputées pour leurs conseils alarmistes (une manière pour eux de se décharger des responsabilités envers les voyageurs en cas de problème), je m’attendais à un discours bien moins rassurant que ce que j’ai eu, le mec expliquant qu’effectivement il fallait être attentif au vol, mais que l’Equateur était un pays sûr selon lui. Avant de conclure qu’il y a bien sûr des risques, qu’il faut faire attention, mais comme partout, y compris en France…


Et encore un petit article…
        Voilà une devise bien intéressante pour réduire ses déchets et son empreinte écologique, issue d'une expérence d’une famille ayant deux enfants des Etats-Unis (la mère est française) qui vit depuis trois ans (quasi) sans générer de déchets :
« Refuse, Reduce, Reuse, Recycle, Rot », et seulement dans cet ordre ! (Traduction : Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler, Composter)
Si vous voulez en savoir plus sur comment faire pour sortir un peu de notre société de consommation, voilà l’article !


La photo Usain Bolt
         Cette semaine, je n’ai pas pris de photo Usain Bolt, alors j’en ressors une d’il y a 3 semaines inutilisée… Dans une grotte /carrière lors d’une balade à vélo avec Juan !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire