jeudi 28 février 2013

Travail, Chimborazo et Calpi...


Salut à tous,

Comme promis, cette semaine je vais vous en dire un peu plus sur mon boulot avec AVSF et CESA, raconter 2 balades à vélo de ce weekend, la rencontre avec le prêtre français de Calpi (près de Riobamba), et la réélection de Rafael Correa !



Etude hydrogéologique de la zone de Riobamba

Voilà un peu plus de 3 semaines que j’ai commencé mon second stage, et à la fin de la semaine, j’en aurai déjà réalisé la moitié ! Il est donc temps de vous en dire un peu plus sur mon travail…

Je travaille donc sur un projet mené par l’association CESA (Centrale Equatorienne de Services Agricoles) où je travaille à Riobamba, projet mené en partenariat avec l’association française AVSF (Agronomes et Vétérinaires Sans Frontière). L’objectif général est d’améliorer la gestion de l’eau dans le secteur de Riobamba. A travers de ce grand objectif, il existe différents axes principaux qui se recoupent plus en moins entre eux selon les projets :
Ø  Mettre en place de nouvelles installations pour améliorer le stockage de l’eau, sa distribution ou encore la répartition entre les utilisateurs agricoles ;
Ø  Améliorer la gestion sociale de l’eau, notamment pour une répartition plus équitable entre les utilisateurs ;
Ø  Travailler sur la production agricole des paysans, en développant l’agroécologie et en adaptant les types de cultures aux disponibilités en eau ;
Ø  Assurer une meilleure protection des sols (lutte contre l’érosion, meilleure utilisation d’engrais…), et des sources d’eau captées (en installant des périmètres de protection pour lutter contre la pollution notamment).

Un exemple de projet que j’ai pu découvrir consiste à améliorer la répartition de l’eau d’irrigation entre des petites communautés, à une dizaine de kilomètres au nord de Riobamba. Cela nécessite notamment une prochaine construction d’ouvrage servant à mesurer le débit du cours d’eau (et donc la ressource disponible à partager), et cela demande aussi de longues discussions parfois difficiles avec les populations, qui veulent défendre à tout prix leurs intérêts personnels…

                Dans le projet global, mon rôle est d’essayer de mieux comprendre le fonctionnement de l’hydrogéologie de la zone, c’est-à-dire caractériser les écoulements souterrains, et en savoir un peu plus sur les réserves d’eaux souterraines, en quelle quantité et où est-ce qu’elles se situent.
                Il s’avère que 8 semaines de stage c’est évidemment beaucoup trop court pour pouvoir répondre avec précision à ces questions pleines d’incertitudes… Mais j’ai quand même l’occasion de me rendre utile du fait que dans l’équipe avec laquelle je travaille, il n’y a pas de technicien ou spécialiste qui travaille sur le sujet, ce qui fait qu’ils ont assez peu de connaissances sur le sujet.

                Ainsi, vendredi dernier j’ai pu faire une première présentation powerpoint de 1h (et en espagnol !) à une dizaine de personnes du bureau, afin de leur présenter la géologie de la zone, car c’est la géologie qui conditionne les chemins de circulation de l’eau en souterrain, ou encore la capacité des différentes formations géologiques à contenir des quantités d’eau suffisantes pour l’exploitation.
De plus, l’ensemble de l’eau potable consommée à Riobamba provient des ressources souterraines (ce n’est le cas que pour 65% de l’eau potable en France, les autres 35% venants des eaux de surface), d’où l’intérêt d’étudier les aquifères, encore trop peu connus dans la zone.
                En conclusion, ce travail est passionnant et nécessite en plus quelques visites de terrain, donc je ne m’ennuie vraiment pas dans ce second stage !!!



Balade avec Roberto samedi

                Samedi nous sommes partis avec Roberto (le mec de mon âge dans la famille où je vis) faire une balade à vélo du côté de Guano. La particularité est qu’on a même travaillé durant cette balade, puisqu’une professeure de l’université de Riobamba avec qui on travaille sur le projet m’avait proposé de me montrer certains lieux intéressants du point de vue de l’hydrogéologie. Du coup nous avons fait une visite de terrain, avec Roberto et moi en vélo, et Gina la prof et Javier un thésard qui nous devançaient en voiture, très sympa !
                Et Roberto est revenu bien fatigué, car il avait dû demander pour l’occasion un petit vélo de fille, ce qui ne l’a pas arrangé pour cette balade de plus de 30 kms avec quelques belles montées !
Une vallée près de Guano



Balade de ouf au Chimborazo !

                Et le dimanche, je me suis fait peut-être bien à la fois la plus belle et la plus dure balade à vélo que je n’ai jamais fait ! Mais ça valait vraiment le coup !!!
                Je suis parti tout seul cette fois, à 7h du matin, pour monter vers le flanc sud du Chimborazo, traversant tout d’abord des beaux paysages de champs colorés, passant par des communautés avec des paysans très souriants et parfois curieux de me voir passer en vélo. Eux étaient pour la plupart accompagnés de leurs animaux, souvent une dizaine de moutons, ou parfois à la fois 4 moutons, 4 cochons, 2 ânes et 2 vaches…


Le paysage lors du début de la montée, et la traversée des petits villages

Les champs colorés en altitude

                Après 1000 premiers mètres de dénivelé dans ces chemins, j’ai rejoint la route qui va de Riobamba à Guaranda, en passant par un haut plateau quasiment désertique peuplé de vicuñas (vigognes en français, de la même famille que les lamas, mais plus fins). Cette route d’une beauté complètement incroyable passe à 4400 m d’altitude, et le calme n’est perturbé que par quelques rafales de vent (dans le dos, c’est mieux en vélo !) et le passage de quelques voitures.
                Et comme si l’arrivée à 4400 m n’était pas suffisante, j’ai ensuite pris un chemin (accessible aux voitures également), qui m’a amené jusqu’au refuge Carrel, à 4850 m d’altitude ! Il m’aura fallu 6h dont 4h30 sur le vélo, 47 kms de montée, un peu plus de 2000 m de dénivelé, et un état de fatigue assez avancé disons, pour réussir à monter plus haut que le Mont Blanc… en vélo !!!
                Et pour finir en beauté la balade, je suis redescendu de l’autre côté de ce haut plateau, jusqu’à la ville de Guaranda, pour ensuite prendre un bus qui faisait le même trajet que moi, mais  en moins de 2h cette fois !


Au moment de rejoindre la route, ici à 3800m d'altitude


Le Chimborazo


Les magnifiques paysages de désert sur le haut plateau





Rencontre du prêtre de Calpi

Ce lundi enfin, j’ai eu l’occasion de faire une très belle rencontre avec Pierrick, un prêtre français présent depuis 14 ans en Equateur, et qui a monté l’association Ahuana venant en aide aux communautés indigènes du secteur, avec des projets vraiment très intéressants réalisés avec ces communautés.
Entre autres actions mises en place, le musée du lama, à côté d’un restaurant à base de lama, le musée de la montagne (que j’ai pu découvrir en avant-première et qui ouvre dans quelques semaines), ou d’autres projets d’agriculture biologique, de tissage de laine de lama… Et tous ces projets sont réalisés à la demande des communautés et mis en place par les indigènes !

J’ai donc eu l’occasion de passer une soirée et une nuit dans la communauté, et de discuter longuement avec Pierrick, et avec d’autres personnes de l’association, c’était très sympa !
4 personnes différentes m’avaient conseillé d’aller le rencontrer, dont des amis des parents ou encore Hervé L. (de LaSalle Beauvais) ! Et une fois là-bas, j’ai rencontré aussi Thomas et Charlotte, un couple de vétérinaires qui est volontaire dans la communauté depuis 3 ans. Et Thomas, n’était autre encore il y a quelques années, que le vétérinaire… d’Ailly-sur-Noye ! Et oui, même à l’autre bout du monde on rencontre toujours des gens qui connaissent Jumel !!! (Et pour les lasalliens, j’ai aussi appris que POE était aussi passé par cette communauté paumée, pour aller « soutenir » un élève qui était en stage dans le secteur !)




Réélection de Rafael Correa

Enfin, vous en aurez peut-être entendu parler, mais le premier tour des élections présidentielles avait lieu il y a maintenant 10 jours en Equateur. Le suspens était de savoir si le très populaire Rafael Correa allait atteindre les 40 % nécessaires pour lui permettre d’être réélu dès le premier tour. Et en réalité, il a largement remporté les élections avec quasiment 60 % des votes, et a obtenu la majorité à l’assemblée, qui était renouvelée par la même occasion. Malgré tout, l’engouement des résultats semblait quand même moins fort que pour nos élections qui nous réservent quand même plus de suspens que ça.
                Une particularité à signaler quand même, dès le jeudi soir la campagne électorale s’arrêtait complètement, et dans le même temps, la vente et la consommation d’alcool étaient complètement interdites dans tout le pays, sous peine d’une lourde amende (250$ environ !). Et cela, pour que les électeurs aient l’esprit vif avant de prendre cette décision importante que constitue le vote !!!

Pour ceux qui veulent un résumé un peu plus complet et très intéressant de la situation politique en Equateur, je vous conseille de lire cet article !  http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/02/18/correa-reelu-triomphalement-a-la-tete-de-l-equateur_1833994_3222.html




La photo Usain Bolt !

Lors de la balade avec Roberto, devant le village de Guano (vous pourrez aussi remarquer le beau vélo de Roberto !)


Et une autre petite photo pour me la raconter ! Avouez ca claque !


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