lundi 4 février 2013

Balade au Cotopaxi, fin de stage, et évolution des glaciers


Salut à tous,
Pour le post de cette semaine, je vais raconter notre balade d’hier au parc du Cotopaxi avec Perro et Juan, faire un rapide bilan de mon premier stage (alors que le second a commencé ce matin, plus de nouvelles la semaine prochaine), et donner quelques informations sur l’état des glaciers en Equateur, dans les Andes et en Europe !

Une belle balade au Cotopaxi !
Ce dimanche, nous sommes partis avec Juan et Perro au parc du Cotopaxi, pour une belle balade sous un temps parfois pluvieux, mais avec quelques sessions VTT carrément géniales !
Un des chemins carrément extraordianaire en VTT, dans un décor lunaire !
Le volcan Sincholagua depuis le páramo !
Sans aucun doute, on retiendra particulièrement une anecdote de cette balade !!! Explications. Nous avons coupé à travers le páramo (prairies d’altitude) pour rejoindre des ruines datant des Incas, et là nous avons trouvé un cheval coincé dans un trou, condamné à mourir car il n’arrivait pas à se relever. Nous avons vite vu qu’il était extrêmement fatigué, et avons donc tenté de l’aider à se relever, sauf qu’il était incapable de tenir sur ses quatre pattes. Après de nombreuses tentatives à risquer qu’il nous retombe dessus (à un moment il est un peu retombé sur mon tibia, j’ai apprécié !), à lui mettre des appuis pour qu’il se relève plus facilement, à essayer de le bouger un peu, pas moyen…
Le pauvre cheval coincé dans son trou...
On a alors vu un 4x4 passer, j’ai couru pour l’atteindre et lui demander de l’aide, mais j’ai vite été déçu : cet éleveur de chevaux m’a dit qu’on ne pouvait rien y faire, que c’était un cheval sauvage et qu’il fallait le laisser mourir ! Pas moyen pour nous de finir sur un tel échec, mais j’avoue que j’ai cru qu’on n’y arriverait jamais.
Et puis finalement (car il faut quand même que ça se termine bien cette histoire !), nous sommes passés à une autre technique de le trainer par terre en le tirant pas la queue, jusqu’à le sortir du trou. Epreuve vraiment pas facile car il n’était vraiment pas léger bien que pas si grand que ça…
Une fois qu'on a traîné le cheval jusqu'à un endroit plat...
A partir de là on a essayé de le nourrir et de lui donner de l’eau pour qu’il ait suffisamment de force pour se relever. Et après quelques essais sans réussite… OUF ! Il a réussi à se relever, à ne pas retomber même si il était encore très fragile ! Et on a pu observer en repassant 4 heures plus tard qu’il était toujours debout en train de reprendre des forces !!!
... et "notre" cheval enfin debout !!!
Du coup le soir, on était fier de se dire qu’on s’était fait une journée à 100 kms de vélo… et qu’on avait sauvé un cheval !!!


Et alors, ce premier stage ?
Ca y est, mon premier stage est fini, la moitié de mon séjour est déjà passé, et le stage suivant commencé ! Alors le bilan, il est assez simple… C’était juste génial, c’était comme un rêve qui s’est réalisé de travailler sur les glaciers, d’avoir comme objet d’étude un si beau volcan, et de tenter d’apporter quelques éléments de plus sur la compréhension de ce système qui m’a passionné ! Luis m’a dit qu’il avait été très content de mon travail, moi je lui ai dit combien je le remerciais de cette opportunité qu’il m’a donnée ! On se reverra malgré tout, il m’a invité à passer chez lui avant mon retour en France !
Et chose incroyable et géniale, la personne qui va assurer la continuité de mon travail n’est autre que… Juan ! Je finissais mon stage jeudi, et lui commençait son tout nouveau contrat à l’INAMHI le vendredi !!! Trop fort !

Dernière sortie Jeudi
La sortie sur l’Antisana de Jeudi dernier, pour mon tout dernier jour de stage, s’est bien passée ! On a été jusqu’à la station la plus haute, et au retour, on a pu s’offrir quelques sensations avec Juan, car il fallait qu’on passe par un passage avec beaucoup de crevasses. On a bien pris le soin s’assurer à chaque passage difficile, mais j’ai quand même eu un moment à sensation tout particulier… Il fallait que je descende en rappel (accroché à la corde) dans une crevasse, pour rejoindre l’autre côté de la crevasse, moins pentu. Finalement la descente a été plus rapide que prévu, je suis seulement tombé de 1m50 environ, mais être suspendu par une corde au-dessus de la crevasse, eh bien j’avoue que ça fait tout bizarre quand même !!! Finalement, pas de souci, plus de sensation que de mal !


L’état des glaciers dans les Andes et en Europe
Et comme c’est la fin du stage, je vais tenter de vous donner cette semaine quelques-uns des chiffres disponibles qui fournissent des informations sur l’état des glaciers d’Equateur et dans le monde.
Tout d’abord, quand on parle d’évolution des glaciers, on peut donner différents paramètres : l’évolution de la surface des glaciers, l’évolution des volumes de glace, l’avancée ou le recul du front du glacier (l’extrémité du glacier), ou encore l’évolution de la balance de masse, c’est-à-dire la perte moyenne d’épaisseur de glace à l’échelle du glacier.

En Equateur
Au niveau de l’Antisana par exemple, le front du glacier 15α a reculé de 320 mètres de longueur entre 1994 et 2011 (voir figure), pour une perte de hauteur de glace de plus de 6 mètres en moyenne sur le glacier.
Le retrait du glacier 15alpha en photo (prises depuis le même endroit)
A l’échelle de l’Equateur, les glaciers ont subi un retrait accéléré depuis le milieu des années 1970 et ont ainsi perdu 30 à 50 % de leur superficie de 1976 à 2006. L’exemple du Cotopaxi montre que celui-ci a perdu 46 % de sa superficie sur cette même période de 30 ans. Les projections sur le glacier de l’Antisana prévoient qu’il disparaitra dans 60 à 140 ans en fonction des scénarios d’émission considérés.

Dans les Andes
Une récente étude à l’échelle des Andes en est arrivée aux mêmes conclusions d’une perte de 30 à 50 % de la superficie depuis 1970. Il est précisé que de nombreux glaciers des Andes devraient disparaitre d’ici la fin du siècle, et ceux situés sous 5400 mètres d’altitude sont particulièrement menacés. La situation pour les ressources en eau de La Paz (Bolivie) est particulièrement compliquée, car 15 % du débit qu’elle reçoit provient des glaciers, et ce pourcentage monte à 27 % lors des périodes de sécheresse.

En Europe et dans les Alpes
Dans les Alpes, le glacier blanc (dans le massif des Ecrins) a reculé de 600 mètres depuis 1986. Une étude de l’Agence Européenne de l’Environnement de 2012 précise que les glaciers des Alpes ont perdu deux tiers de leur volume depuis 1850, avec une accélération depuis les années 1980. Et les projections d’ici la fin du siècle prévoient un déclin de 22 à 66 % des glaciers d’Europe par rapport à la situation actuelle (et 76 %, plus ou moins 15 % pour les Alpes), avec forcément un grand nombre de glaciers qui disparaîtront.
Les pertes de hauteur de glace dans plusieurs régions du monde, en moyenne de 5 à 15m depuis 1960

Encore une fois, les impacts qui nous attendent dépendront de nos scénarios d’émission dans l’avenir… Ainsi si vous voulez faire entendre votre voix sur l’avenir énergétique que vous souhaitez pour la France, participez au débat national, la phase actuelle nous permet de nous informer sur ce qui est en jeu dans ce débat, et de mars à juin, on pourra faire entendre notre avis : http://www.transition-energetique.gouv.fr/

Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine depuis Riobamba, mais peut-être pas avec la même ponctualité et la même régularité de Lundi soir que ces premiers mois… On verra !
Aurélien


La photo Usain Bolt

Devant le Cotopaxi, caché par les nuages !

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