lundi 22 octobre 2012

Laguna Mojanda, Rafael Correa, les glaciers...



Vélo à Otavalo

Encore une belle balade à vélo ce dimanche !
Cette fois-ci nous sommes partis en bus, pour pouvoir aller un peu plus loin pour pas cher (3,10 dollars les 3h30 de bus aller-retour…). Nous sommes donc partis du petit village de Malchinguy, pour entamer une longue ascension jusqu’à la laguna Mojanda, magnifique lac à plus de 3700 mètres d’altitude. La montée a été particulièrement difficile, il semblerait que j’ai testé un petit peu ce qu’était un début de mal d’altitude, au vu de ma fatigue !

Astro devant la ligne droite de 17 kms (qui existe depuis les Incas si je me souviens bien) !!!

Lors de la montée, sur une route construite il y a plus de 1000 ans, soit avant les Incas ! Elle va jusqu'en Bolivie !

La laguna Mojanda, à l'intérieur d'un cratère volcanique de plus de 2,5 kms de large !

La belle équipe, la même qu'il y a 2 semaines au Mitad del Mundo (David, Astro et Juan)
  

Et ensuite une descente, comment dire… extraordinaire ! Des tous petits chemins VTT où on pouvait y prendre de la vitesse, sauter… Ceux qui font du VTT pourront comprendre le bonheur que ça peut être, surtout sur quasiment 1000 mètres de dénivelés !


En descendant vers Otavalo, la laguna San Pablo !

Et côté anecdotes, dans un de ces petits chemins j’ai pu assister à une jolie chute de Juan, qui a fait l’erreur de vouloir tourner la tête en m’entendant arriver derrière lui ! Et encore plus fort, David, qui semble assez peu à l’aise en général en descente (déjà une chute devant moi il y a 2 semaines), a totalisé 3 chutes dans la balade !!! A chaque fois j’arrivais juste après qu’il ait chuté, chutes sans blessure, je vous rassure !

Et arrivée dans la ville d’Otavalo, connue comme le plus grand marché artisanal d’Equateur ! J’ai pu y faire un petit tour, mais j’ai oublié de prendre une photo ensuite pour vous montrer ! Il faut dire, on est vite reparti, les équatoriens s’en foutaient un peu !




Cours de français avec Juan

Voilà deux semaines qu’on a commencé les cours de français avec Juan, et pour l’instant tout va pour le mieux ! On a fait un premier cours dans le magasin de vélo, où toutes les 5 minutes Juan disait bonjour à un pote, vendait un produit, conseillait les clients (pas très efficace)… Du coup, maintenant on va dans une sorte de petit café-bar, ou on travaille bien plus efficacement ! Et comme Juan est très motivé, c’est vraiment sympa à faire ! Et on travaille à sa demande sur une méthode de grammaire qu’il a, où il y a des petits exercices, et je l’aide surtout dans la prononciation, la construction de phrases, vocabulaire…



Rafael Correa, président apprecié?

Vous avez surement déjà entendu son nom, c’est bien le président de l’Equateur ! Je vais tenter de vous livrer quelques infos de plus sur lui, et les impressions de quelques équatoriens :

  • C’est un économiste devenu ensuite homme politique, ce qui lui a permis de devenir président en 2006. Suite au changement de constitution qu’il a réalisé, de nouvelles élections ont été organisées en 2009, et il les a gagné dès le premier tour. Les prochaines élections seront en Janvier 2013.

  • Il est clairement de gauche, certains le disent proche politiquement de Hugo Chavez (au Vénézuela) et Evo Morales (en Bolivie), bien qu’il soit assurément moins extrémiste que Hugo Chavez. Il prône la « révolution citoyenne », veut une économie anticapitaliste, et l’indépendance politique vis-à-vis des Etats-Unis (ces 2 pays étant au moins reliés par la même monnaie, le dollar).
 
 Je trouve qu'il a au moins l'avantage d'avoir une tête de mec sympa !
  • Il a comme priorités l’amélioration de l’éducation et la santé, et d’une manière générale, il semble faire l’unanimité sur les progrès sociaux du pays depuis son arrivée au pouvoir. Il a également promis de diminuer la corruption dans le pays, et réalise de grands chantiers pour la construction de routes et d’infrastructures. L’économie ne semble pas touchée par la crise que nous avons en Europe.
  • C’est un président très apprécié du peuple, et il semblerait qu’il n’y ait pas vraiment de suspense sur l’issue des élections de Janvier, n’ayant pas non plus beaucoup de concurrence apparemment.
  • C’est également un président qui aime son peuple, et qui par-dessus tout aime parler à son peuple !!! Très bon orateur certes, mais il en fait beaucoup trop selon les équatoriens !!! A vous d’en juger, chaque Samedi, il organise un meeting dans une ville différente, pour expliquer ce qu’il a fait durant la semaine, et cela… durant 5h !!! Le premier Samedi, c’était à Quito, et des gens venaient parfois de loin pour écouter le président, notamment des indiens venant de la forêt amazonienne étaient dans la salle.
  • La principale critique réside dans le fait qu’il ne respecte pas la liberté d’expression, pour le peuple comme pour la presse. Les journalistes ne l’apprécient pas, et d’après un récent sondage d’une organisation de journalistes du Brésil, 60% des journalistes équatoriens estiment que la liberté de la presse n’est pas garantie. On m’a cité comme exemple, le fait que le président ait été séquestré dans un hopital en 2010, ce qui relevait d’après Rafael Correa d’une « tentative de coup d’état ». Un article a osé critiquer le président en disant qu’il avait sur joué l’affaire pour se faire une image d’homme fort… Et il semblerait que depuis, on ne sait pas trop ce qui est arrivé au rédacteur et au responsable du journal, s’ils ne sont plus en Equateur ou autre, mais que l’article leur a causé des problèmes !




Mais pourquoi étudier les glaciers ? Et quelles sont les conséquences du changement climatique ?

Ou bien, est-ce qu’on étudie les glaciers pour le plaisir ? Réponse : OUI, mais pas que !
Effectivement, on pourra classifier l’intérêt de l’étude des glaciers dans les domaines du changement climatique, des ressources en eau et des risques naturels :


  • Tout d’abord, vous vous en doutez, pour l’étude du changement climatique. En effet, les glaciers sont considérés comme de très bons indicateurs des changements du climat, à faible inertie de réponse. Ainsi, les glaciers permettent de mesurer des variations du climat ou de la météorologie sur de courtes périodes de temps, et le retrait glaciaire est donc un excellent témoin du réchauffement climatique. De plus, les glaciers d’Equateur donnent des informations sur la réponse au changement climatique de la zone tropicale interne, et de la moyenne troposphère (couche la plus basse de l’atmosphère, située entre 0 et 11 kms d’altitude en moyenne).  
  • La fonte des glaces continentales participe également à la montée du niveau marin, en plus de l’expansion thermique des océans (volume plus important dû à une température plus élevée). 
  • Comme dans les autres milieux qui subissent le changement climatique, la biodiversité associée aux glaciers pourrait également être réduite, ou disparaitre dans certains endroits, surtout si le changement est trop rapide pour que les espèces aient le temps de s’adapter.
Une petite photo de l'Antisana à nouveau...


  • Ensuite, les glaciers ont un rôle important dans la régulation du cycle de l’eau, et donc de l’évolution des ressources en eau. En effet, l’Himalaya constitue la plus grande réserve d’eau douce au monde en dehors des glaces arctiques et antarctiques. Et ces glaciers donnent naissance aux plus grands fleuves d’Asie, parmi lesquels l’Indus, le Mékong, le fleuve jaune, le Brahmapoutre, le Gange… Et à l’exception du Gange, ils prennent tous leur source sur le plateau tibétain. La tentation est donc grande pour la Chine (et dans l’ensemble ils ne s’en privent pas), de construire des aménagements hydrauliques destinés à assurer leur alimentation en eau et à la production hydroélectrique, privant éventuellement les pays à l’aval d’une ressource suffisante, ce qui devient évidemment source de tensions.
  • En Equateur, les eaux de fonte de l’Antisana servent à approvisionner en eau le sud de la ville de Quito, un partenariat a donc été mis en place entre l’INAMHI et l’entreprise d’eau potable de la ville.
  • Les glaciers constituent aussi un régulateur du débit des rivières, prenons le Rhône comme exemple. Les glaciers des Alpes stockent l’eau sous forme de glace en hiver, à un moment où la ressource est abondante. Et ils la restituent essentiellement au printemps et en été, au moment où l’agriculture a le plus besoin d’eau. La fonte est en effet d’autant plus importante que la température est élevée, ce qui constitue une sécurité pour les plaines du Rhône en cas de sécheresse. Le risque est donc de perdre petit à petit cette ressource, et l’étude des glaciers est alors primordiale, afin d’évaluer les pertes pour pouvoir agir en conséquence.


  • Egalement, les glaciers peuvent être à l’origine de risques naturels, ou bien en aggraver les conséquences. En particulier en Equateur, ces risques sont liés aux éruptions volcaniques, les glaciers pouvant être à l’origine d’un lahar, correspondant à une coulée de lave fortement fluidifiée par l’apport d’eau, ce qui accroit sa vitesse d’écoulement et donc sa dangerosité. Cela s’est produit dans les Andes en 1985 et a entrainé la mort de 25 000 personnes suite à l’éruption du Nevado del Ruiz en Colombie. C’était également un des risques associés à l’éruption du fameux volcan Eyjafjöll en Islande, qui avait fortement perturbé le trafic aérien en Avril 2010.
  • En France, on peut citer le glacier des têtes rousses en Haute-Savoie où s’était développé une poche d’eau de 65 000 m3 d’eau sous le glacier, menacant les villages en contre basd'une inondation en cas de rupture de la paroi du glacier. Un pompage de l’eau a été effectué en 2010, malgré les incertitudes quant aux risques d’effondrement du glacier.
  • Egalement, dans le parc des Ecrins en 1985, c’est la fonte rapide du glacier d’Arsine qui a fait augmenter de 50 cm par an le niveau du lac d’Arsine, menaçant de déborder et de créer une inondation sur le village du Casset, dans la vallée de la Guisane. Le niveau a été stabilisé grâce à des aménagements en 1986, mais le lac est toujours sous surveillance aujourd’hui.


Enfin, la fonte des glaciers, c’est la disparition de paysages, d’un patrimoine, pour tous les amoureux de la montagne, et pour les alpinistes qui voient leur terrain de jeu se réduire de plus en plus.

Que faut-il faire pour protéger les glaciers ? Il n’y a pas 36 solutions : limiter au maximum le réchauffement climatique ! Il ne tient qu’à nous de participer chaque jour un peu plus à ce mouvement !!!


A très bientôt !
Aurélien



Photo Usain Bolt


En mode Usain Bolt avec David devant la laguna Mojanda !

2 commentaires:

  1. Bravo !
    Et merci pour cette conclusion en forme de rappel sur nos responsabilités face au réchauffement climatique, à la sauvegarde de nos paysages, de la biodiversité et de notre environnement en général !
    Un saludo
    Marine

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  2. Salut Aurelien!

    Tes articles sont vraiment interessants, et tu as vraiment l air de t eclater! Et je suis d accord avec Manon, ta conclusion est tres bien!

    Continues comme cela!

    Robin

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