lundi 29 octobre 2012

Emploi du temps et Volcans d'Equateur

Salut à tous,
        Cette semaine, je n’ai pas fait de balade à vélo, en raison d’un mal de dos que j’ai attrapé en début de semaine dernière, à cause de la chaise de bureau (eh oui, il me suffit de pas grand-chose !). Et j’ai trainé ce mal de dos quelques jours, du coup je me suis préservé le Dimanche, pendant que les autres partaient pour une balade de 100 kms ! J’en ai donc profité pour me reposer, profiter du beau temps pour me poser dans les parcs, tranquille…
Photo du Sommet International de l'Environnement des Enfants, organisé à Quito, et auquel des écoles de Quito ont participé, dans le parc de la Carollina (plus grand parc de Quito, à 1 km de chez moi)

Film sur les glaciers à l’alliance française
        Mardi dernier, j’ai été voir un film sur les glaciers, intitulé « Le recul des Dieux », film à l’initiative de Bernard Francou, que j’aurai l’occasion de rencontrer durant le mois de Novembre pour aller faire la mesure d’accumulation sur le sommet de l’Antisana ! La classe ! Et c’était Luis qui répondait ensuite aux questions de la salle, on voit qu’il est habitué à ce genre d’exercice, c’était bien intéressant !!!

Mieux vaut avoir son emploi du temps flexible en Equateur…
        Ce vendredi soir, j’ai pu tester un nouveau changement d’emploi du temps de dernière minute… On devait aller faire un foot avec les collègues après le boulot, et au final on n’était pas assez à voir pris nos affaires… Du coup, on s’est retrouvé à une vingtaine dans un bar. Et après 2 heures, je pensais qu’on allait rentrer, mais non ! Ils me font signe de monter dans une voiture pour partir avec eux ! Bien sûr je ne sais pas encore où mais j’accepte.  Ils me disent ensuite qu’on va dans un autre bar mieux que le premier !
        Effectivement, beaucoup mieux, avec billards et tables de ping pong !!! Donc soirée sympa, entre billard et ping pong. Sauf que la dernière activité que je n’avais pas soupçonné, c’était karaoké ! Et je vous avoue que les chansons d’amour équatoriennes avec des clips super nuls, le tout interprété par des gens qui ne savent pas chanter, et bien au bout de plus de 2h, il y a de quoi s’ennuyer !
        Bon finalement, je suis sorti sain et sauf de cette épreuve ! Et en rentrant à l’INAMHI avec José et Elizabeth (2 collègues en couple), pour récupérer leur voiture, je pensais que la soirée était finie ! Et non, ils me disent « tu ne veux pas manger ? ». Effectivement il était quasiment minuit et on n’avait pas mangé, du coup on a mangé juste devant l’INAMHI dans un stand installé sur le trottoir, qui distribue encore du riz-poulet, soupes ou autres à cette heure-là. Moi qui pensais rentrer initialement vers 18h après un foot, je vous avoue que la situation me faisait bien rire !

        J’avais déjà expérimenté une soirée plus longue que prévue, le premier weekend où j’ai récupéré le vélo au magasin de vélo, à environ 3 kms de chez moi. Après avoir un peu insisté, Juan me convainc qu’il me ramène en voiture avec Fernando, car ils vont vers le centre-ville en voiture. Après avoir faut des courses au supermarché avec eux, je me demande pourquoi on dépasse très largement mon habitation, et on part loin dans le centre-ville… On allait en fait récupérer un dossard pour une course de je ne sais pas qui (???)… pour que je rentre finalement chez moi 3h après être parti du magasin, alors que j’aurais mis 15 minutes en vélo !???

        Egalement, les sorties sur le terrain sont toujours repoussées !!! La première sortie avait été repoussée 3 fois (d’une semaine à chaque fois). Et la semaine dernière, j’avais une sortie de terrain prévue avec AVSF (l’asso avec laquelle je travaillerai en février-mars), et une sur le glacier… Résultat : les deux ont été repoussées !!! Si tout se passe bien j’irai donc sur le glacier Mercredi et Jeudi !

        Il parait également que les réunions commencent toujours en retard, mais je n’ai pas de réunion pour l’instant, donc ça va, je n’ai pas à m’en plaindre !


Les volcans d’Equateur
Déjà, pourquoi il y a des volcans en Equateur ?
         Pour faire simple, c’est parce que les Andes sont situés le long d’une zone de subduction. C’est-à dire que la plaque tectonique de l’est de l’océan Pacifique (appelée plaque Nazca), passe sous la plaque continentale de l’Amérique du Sud, comme représenté sur le schéma ci-dessous.

         La plaque océanique, chargée en eau, va en libérer une partie, sous l’effet de la chaleur et de la pression accumulée avec la profondeur. Cette eau va entrainer la fusion partielle de la lithosphère (va faire fondre partiellement la roche, en des termes plus simple), ce qui donne la formation de magma. Ce magma, plus fluide et plus léger que les roches environnantes, va remonter, et s’il atteint la surface, cela donnera un volcan !!!
         Et comme vous vous en doutez, le passage d’une plaque sous une autre, même si l’avancée est très lente (8cm par an), implique des forces et des frottements considérables. Ce qui explique que lorsque l’énergie accumulée se libère, cela engendre des séismes.

         Il faut savoir qu’en Equateur, tous les paysages dans la haute cordillère sont liés à la formation des volcans, entre les coulées de lave, les cratères, les glaciers…
         Car les glaciers d’Equateur ne pourraient pas exister sans les volcans, l’altitude n’étant pas assez élevée aux alentours de ces derniers. Il existe 5 volcans ayant d’importants glaciers en Equateur, et deux autres volcans qui ont de plus petits glaciers qui sont malheureusement en train de disparaitre.

         3 de ces volcans peuvent être visibles depuis Quito, depuis un point haut, mais surtout quand le temps est dégagé !
  • Le Cotopaxi, au SE, deuxième plus haut volcan d’Equateur (5897m), que j’aurai peut-être l’occasion de grimper dans un peu plus d’un mois ! La dernière éruption notable a eu lieu en 1904. (photo prise à la tombée de la nuit Samedi !) ;
  • Le Cayambe, au NE, à 5790m d’altitude (photo ci-dessous prise dimanche matin) ;
  • L’Antisana, qu’on étudie, situé à l’Est, et 4ème sommet d’Equateur du haut de ses 5758m : la dernière éruption date de 1801.
         Enfin, le plus haut sommet d’Equateur est le Chimborazo à l’Ouest de Riobamba, qui culmine à 6310m, et qui correspond au sommet le plus éloigné du centre de la terre. Eh oui, la terre étant légèrement aplatie aux pôles, il est plus éloigné du centre de la terre que l’Everest !
         Actuellement, un volcan est en éruption, il s’agit du Tungurahua. Vous pouvez voir une petite vidéo de son éruption en suivant le lien suivant : 



Sinon je crois que la semaine dernière des photos s'affichaient mal, si vous voulez les voir entièrement, je les ai remises...

A bientôt !!!
Aurélien


La photo Usain Bolt
Bon je triche un peu, elle date de la semaine dernière, avec mon beau vélo durant un petit tour au parc métropolitain, situé en hauteur, avec une belle vue vers l'Est (avec à gauche un bout du Cayambe !)

lundi 22 octobre 2012

Laguna Mojanda, Rafael Correa, les glaciers...



Vélo à Otavalo

Encore une belle balade à vélo ce dimanche !
Cette fois-ci nous sommes partis en bus, pour pouvoir aller un peu plus loin pour pas cher (3,10 dollars les 3h30 de bus aller-retour…). Nous sommes donc partis du petit village de Malchinguy, pour entamer une longue ascension jusqu’à la laguna Mojanda, magnifique lac à plus de 3700 mètres d’altitude. La montée a été particulièrement difficile, il semblerait que j’ai testé un petit peu ce qu’était un début de mal d’altitude, au vu de ma fatigue !

Astro devant la ligne droite de 17 kms (qui existe depuis les Incas si je me souviens bien) !!!

Lors de la montée, sur une route construite il y a plus de 1000 ans, soit avant les Incas ! Elle va jusqu'en Bolivie !

La laguna Mojanda, à l'intérieur d'un cratère volcanique de plus de 2,5 kms de large !

La belle équipe, la même qu'il y a 2 semaines au Mitad del Mundo (David, Astro et Juan)
  

Et ensuite une descente, comment dire… extraordinaire ! Des tous petits chemins VTT où on pouvait y prendre de la vitesse, sauter… Ceux qui font du VTT pourront comprendre le bonheur que ça peut être, surtout sur quasiment 1000 mètres de dénivelés !


En descendant vers Otavalo, la laguna San Pablo !

Et côté anecdotes, dans un de ces petits chemins j’ai pu assister à une jolie chute de Juan, qui a fait l’erreur de vouloir tourner la tête en m’entendant arriver derrière lui ! Et encore plus fort, David, qui semble assez peu à l’aise en général en descente (déjà une chute devant moi il y a 2 semaines), a totalisé 3 chutes dans la balade !!! A chaque fois j’arrivais juste après qu’il ait chuté, chutes sans blessure, je vous rassure !

Et arrivée dans la ville d’Otavalo, connue comme le plus grand marché artisanal d’Equateur ! J’ai pu y faire un petit tour, mais j’ai oublié de prendre une photo ensuite pour vous montrer ! Il faut dire, on est vite reparti, les équatoriens s’en foutaient un peu !




Cours de français avec Juan

Voilà deux semaines qu’on a commencé les cours de français avec Juan, et pour l’instant tout va pour le mieux ! On a fait un premier cours dans le magasin de vélo, où toutes les 5 minutes Juan disait bonjour à un pote, vendait un produit, conseillait les clients (pas très efficace)… Du coup, maintenant on va dans une sorte de petit café-bar, ou on travaille bien plus efficacement ! Et comme Juan est très motivé, c’est vraiment sympa à faire ! Et on travaille à sa demande sur une méthode de grammaire qu’il a, où il y a des petits exercices, et je l’aide surtout dans la prononciation, la construction de phrases, vocabulaire…



Rafael Correa, président apprecié?

Vous avez surement déjà entendu son nom, c’est bien le président de l’Equateur ! Je vais tenter de vous livrer quelques infos de plus sur lui, et les impressions de quelques équatoriens :

  • C’est un économiste devenu ensuite homme politique, ce qui lui a permis de devenir président en 2006. Suite au changement de constitution qu’il a réalisé, de nouvelles élections ont été organisées en 2009, et il les a gagné dès le premier tour. Les prochaines élections seront en Janvier 2013.

  • Il est clairement de gauche, certains le disent proche politiquement de Hugo Chavez (au Vénézuela) et Evo Morales (en Bolivie), bien qu’il soit assurément moins extrémiste que Hugo Chavez. Il prône la « révolution citoyenne », veut une économie anticapitaliste, et l’indépendance politique vis-à-vis des Etats-Unis (ces 2 pays étant au moins reliés par la même monnaie, le dollar).
 
 Je trouve qu'il a au moins l'avantage d'avoir une tête de mec sympa !
  • Il a comme priorités l’amélioration de l’éducation et la santé, et d’une manière générale, il semble faire l’unanimité sur les progrès sociaux du pays depuis son arrivée au pouvoir. Il a également promis de diminuer la corruption dans le pays, et réalise de grands chantiers pour la construction de routes et d’infrastructures. L’économie ne semble pas touchée par la crise que nous avons en Europe.
  • C’est un président très apprécié du peuple, et il semblerait qu’il n’y ait pas vraiment de suspense sur l’issue des élections de Janvier, n’ayant pas non plus beaucoup de concurrence apparemment.
  • C’est également un président qui aime son peuple, et qui par-dessus tout aime parler à son peuple !!! Très bon orateur certes, mais il en fait beaucoup trop selon les équatoriens !!! A vous d’en juger, chaque Samedi, il organise un meeting dans une ville différente, pour expliquer ce qu’il a fait durant la semaine, et cela… durant 5h !!! Le premier Samedi, c’était à Quito, et des gens venaient parfois de loin pour écouter le président, notamment des indiens venant de la forêt amazonienne étaient dans la salle.
  • La principale critique réside dans le fait qu’il ne respecte pas la liberté d’expression, pour le peuple comme pour la presse. Les journalistes ne l’apprécient pas, et d’après un récent sondage d’une organisation de journalistes du Brésil, 60% des journalistes équatoriens estiment que la liberté de la presse n’est pas garantie. On m’a cité comme exemple, le fait que le président ait été séquestré dans un hopital en 2010, ce qui relevait d’après Rafael Correa d’une « tentative de coup d’état ». Un article a osé critiquer le président en disant qu’il avait sur joué l’affaire pour se faire une image d’homme fort… Et il semblerait que depuis, on ne sait pas trop ce qui est arrivé au rédacteur et au responsable du journal, s’ils ne sont plus en Equateur ou autre, mais que l’article leur a causé des problèmes !




Mais pourquoi étudier les glaciers ? Et quelles sont les conséquences du changement climatique ?

Ou bien, est-ce qu’on étudie les glaciers pour le plaisir ? Réponse : OUI, mais pas que !
Effectivement, on pourra classifier l’intérêt de l’étude des glaciers dans les domaines du changement climatique, des ressources en eau et des risques naturels :


  • Tout d’abord, vous vous en doutez, pour l’étude du changement climatique. En effet, les glaciers sont considérés comme de très bons indicateurs des changements du climat, à faible inertie de réponse. Ainsi, les glaciers permettent de mesurer des variations du climat ou de la météorologie sur de courtes périodes de temps, et le retrait glaciaire est donc un excellent témoin du réchauffement climatique. De plus, les glaciers d’Equateur donnent des informations sur la réponse au changement climatique de la zone tropicale interne, et de la moyenne troposphère (couche la plus basse de l’atmosphère, située entre 0 et 11 kms d’altitude en moyenne).  
  • La fonte des glaces continentales participe également à la montée du niveau marin, en plus de l’expansion thermique des océans (volume plus important dû à une température plus élevée). 
  • Comme dans les autres milieux qui subissent le changement climatique, la biodiversité associée aux glaciers pourrait également être réduite, ou disparaitre dans certains endroits, surtout si le changement est trop rapide pour que les espèces aient le temps de s’adapter.
Une petite photo de l'Antisana à nouveau...


  • Ensuite, les glaciers ont un rôle important dans la régulation du cycle de l’eau, et donc de l’évolution des ressources en eau. En effet, l’Himalaya constitue la plus grande réserve d’eau douce au monde en dehors des glaces arctiques et antarctiques. Et ces glaciers donnent naissance aux plus grands fleuves d’Asie, parmi lesquels l’Indus, le Mékong, le fleuve jaune, le Brahmapoutre, le Gange… Et à l’exception du Gange, ils prennent tous leur source sur le plateau tibétain. La tentation est donc grande pour la Chine (et dans l’ensemble ils ne s’en privent pas), de construire des aménagements hydrauliques destinés à assurer leur alimentation en eau et à la production hydroélectrique, privant éventuellement les pays à l’aval d’une ressource suffisante, ce qui devient évidemment source de tensions.
  • En Equateur, les eaux de fonte de l’Antisana servent à approvisionner en eau le sud de la ville de Quito, un partenariat a donc été mis en place entre l’INAMHI et l’entreprise d’eau potable de la ville.
  • Les glaciers constituent aussi un régulateur du débit des rivières, prenons le Rhône comme exemple. Les glaciers des Alpes stockent l’eau sous forme de glace en hiver, à un moment où la ressource est abondante. Et ils la restituent essentiellement au printemps et en été, au moment où l’agriculture a le plus besoin d’eau. La fonte est en effet d’autant plus importante que la température est élevée, ce qui constitue une sécurité pour les plaines du Rhône en cas de sécheresse. Le risque est donc de perdre petit à petit cette ressource, et l’étude des glaciers est alors primordiale, afin d’évaluer les pertes pour pouvoir agir en conséquence.


  • Egalement, les glaciers peuvent être à l’origine de risques naturels, ou bien en aggraver les conséquences. En particulier en Equateur, ces risques sont liés aux éruptions volcaniques, les glaciers pouvant être à l’origine d’un lahar, correspondant à une coulée de lave fortement fluidifiée par l’apport d’eau, ce qui accroit sa vitesse d’écoulement et donc sa dangerosité. Cela s’est produit dans les Andes en 1985 et a entrainé la mort de 25 000 personnes suite à l’éruption du Nevado del Ruiz en Colombie. C’était également un des risques associés à l’éruption du fameux volcan Eyjafjöll en Islande, qui avait fortement perturbé le trafic aérien en Avril 2010.
  • En France, on peut citer le glacier des têtes rousses en Haute-Savoie où s’était développé une poche d’eau de 65 000 m3 d’eau sous le glacier, menacant les villages en contre basd'une inondation en cas de rupture de la paroi du glacier. Un pompage de l’eau a été effectué en 2010, malgré les incertitudes quant aux risques d’effondrement du glacier.
  • Egalement, dans le parc des Ecrins en 1985, c’est la fonte rapide du glacier d’Arsine qui a fait augmenter de 50 cm par an le niveau du lac d’Arsine, menaçant de déborder et de créer une inondation sur le village du Casset, dans la vallée de la Guisane. Le niveau a été stabilisé grâce à des aménagements en 1986, mais le lac est toujours sous surveillance aujourd’hui.


Enfin, la fonte des glaciers, c’est la disparition de paysages, d’un patrimoine, pour tous les amoureux de la montagne, et pour les alpinistes qui voient leur terrain de jeu se réduire de plus en plus.

Que faut-il faire pour protéger les glaciers ? Il n’y a pas 36 solutions : limiter au maximum le réchauffement climatique ! Il ne tient qu’à nous de participer chaque jour un peu plus à ce mouvement !!!


A très bientôt !
Aurélien



Photo Usain Bolt


En mode Usain Bolt avec David devant la laguna Mojanda !