Salut à tous,
Voici mon dernier message écrit depuis Riobamba,
avec pas mal de choses à raconter ! Tout d’abord, la montée ce weekend au
Cotopaxi, ensuite la réunion de ma fin de stage avec CESA et AVSF, puis un
nouveau départ dès demain en vélo !
Montée au COTOPAXI !!!
Voilà un weekend qui était prévu depuis bien
longtemps, puisqu’on repoussait l’échéance depuis le mois de Novembre de notre
montée au Cotopaxi, pour finalement enfin le faire pour mon dernier weekend
avant de partir en vélo ! Comme un petit échauffement disons…
La montée, qui s’est effectuée dans la nuit de
samedi à dimanche, a en fait été super
dure pour 2 raisons :
- La plus petite a été la météo, qui n’était pourtant pas si mal que ça, puisque le ciel était dans l’ensemble bien dégagé, ce qui nous a permis de monter à la lumière de la lune, parfait ! Mais c’est le vent super fort qui était vraiment dur à supporter, car il était en plus super fort ! Et avoir des chaussures qui ne sont plus imperméables au bout de quelques heures, ce n’est pas très pratique sur un glacier…
- Et la deuxième raison a été surtout le temps que l’on a mis, et donc la fatigue qui va avec ! On est en effet parti le samedi soir depuis le parking à 21h30, sans avoir dormi avant. Normalement, on dort au refuge situé 200m de dénivelé plus haut, pour partir vers minuit. Et notre guide n’était pas un grand rapide, il nous répétait qu’il fallait marcher lentement, ce qui est un bon conseil au vu de l’altitude, mais j’ai en fait compris qu’il disait aussi ça car il ne pouvait pas aller plus vite. Personnellement, j’aurais bien marché un peu plus vite, car on est finalement arrivé au sommet à 8h du matin, après plus de 10h de montée !!! Et sans dormir, autant dire que j’étais crevé !
Mais, là haut, à 5897m d’altitude (2ème
plus haut volcan d’Equateur), la vue
était juste magnifique et récompensait tous les efforts ! Moment à la
fois de contemplation et d’euphorie que de regarder la vue sur les seuls
volcans d’Equateur, qui dépassaient des nuages couvrant quasiment l’ensemble du
pays, de ce qu’on voyait.
Vue aussi sur le large cratère du Cotopaxi (700m de diamètre !), aussi réputé comme
le plus haut volcan en activité du monde, même si en réalité il ne crache ni
lave ni cendres en ce moment.
Au lever du soleil... |
Vers la fin de la montée |
Et arrivée au sommet !!! Vue notamment sur l'Antisana ! |
La mer de nuage à perte de vue... |
Et la vue sur le cratère ! |
Et après cette récompense, il fallait encore
malgré tout s’enchaîner 4h30 de descente
interminable, pour finalement revenir à 12h30 au parking ! OUF !
Les 15h de balade sont passées, il
ne reste plus qu’à rentrer en voiture puis en bus sur Riobamba, puis… faire une
bonne nuit !
Fin de stage avec AVSF et CESA
Mon stage s’est terminé mercredi de la semaine dernière,
mais il me restait un dernier objectif, sûrement le plus important de mon stage !
Cet objectif était une réunion avec le
gérant de l’entreprise d’eau potable de Riobamba, à qui je devais présenter
un powerpoint sur la synthèse des travaux en hydrogéologie qui ont été réalisés
(notamment par CESA et AVSF) sur le secteur.
Quelques autres personnes du bureau étaient
présentes dont forcément Guillaume mon maître de stage, qui était satisfait de
la présentation et du travail réalisé, ça fait vraiment plaisir ! La
réaction du gérant à notre présentation a été très bonne, et il est ainsi prêt
à mettre en place les solutions que l’on a proposées dans la présentation.
Donc le bilan de ce second stage est également très positif ! De mon côté j’ai eu
la chance de prendre part à un projet très intéressant dans le domaine de l’eau,
dans un contexte où les problèmes dans sa gestion sont réels. Et j’ai
heureusement réussi à me rendre un peu utile malgré la courte durée du stage,
en divulguant les résultats des dernières recherches en hydrogéologie aux
personnes du bureau, et au gérant de l’entreprise d’eau potable.
Pour vous en dire un peu plus sur le contexte de la gestion de l’eau à Riobamba,
quelques éléments sont à signaler.
Tout d’abord l’ensemble de l’eau potable fournie à
la ville provient de l’exploitation des eaux
souterraines. Mais ces ressources ont pour l’instant été très peu étudiées,
alors que c’est indispensable d’en avoir une bonne connaissance pour avoir une
gestion qui soit durable.
Sauf qu’une des mesures qui a été réalisée avant
que j’arrive, dont on a eu les résultats durant mon stage, montre que les eaux
exploitées ont des âges de plus de 8000
ans ! C’est-à-dire qu’elles se sont infiltrées 8000 ans avant leur
arrivée aux puits exploités, cela indique que ces eaux sont fossiles et non
renouvelables à l’échelle humaine !
Ainsi, comme ces eaux souterraines actuellement
exploitées vont s’épuiser, les conseils que l’on a donnés sur les actions urgentes
à réaliser sont :
- Etudier l’aquifère qui contient les eaux actuellement exploitées, de manière à savoir durant combien d’années il est encore possible de l’exploiter ;
- Rechercher dès maintenant des ressources alternatives à cet aquifère, c’est-à-dire étudier les autres aquifères de la zone, et les possibilités d’exploitation des eaux superficielles ;
- En enfin, limiter les pertes d’eau dans le réseau en améliorant le réseau d’eau potable, puis diminuer la consommation en eau de la ville en agissant sur le prix de l’eau et en sensibilisant la population.
En effet, la consommation
d’eau par personne et par jour est de 290 L, alors qu’en France elle est en
moyenne de 150 L ! Mais le problème est que la population n’est pas
sensibilisée à faire des économies d’eau, et le prix ne les incite pas à réduire leur consommation. En effet, le
prix du m3 d’eau, soit 1000 L, est seulement de 0,18 $ (soit 15 centimes €),
alors qu’il est souvent proche de 1 $ dans les autres grandes villes d’Equateur,
et en comparaison, il est en moyenne de 3,62 € en France (soit 24 fois plus !).
On peut également comparer ce prix de 0,18 $ les
1000 L, avec une petite bouteille d’eau minérale de 0,50 L qui se vend à 0,50
$, soit un prix au litre plus de 5000 fois plus élevé !!!
Enfin, un autre grand problème de la ville est qu’il
n’a pas de réseau d’assainissement,
ainsi toutes les eaux usées vont directement dans les rivières, sans traitement !
Donc je ne vous dis pas la couleur et encore moins l’odeur des cours d’eau, on
ne se laisserait pas tenter par une baignade c’est sûr ! (et pour l’anecdote,
c’est aussi la raison pour laquelle le papier toilette ici ne va pas dans les
toilettes mais dans la petite poubelle à côté !)
Et désormais le départ en vélo !
Et au moment où je vais poster cet article, il ne
me restera plus que 12h avant le départ ! Après tant d’envies de partir, d’hésitations,
de différents projets, cela depuis plusieurs mois et désormais plusieurs
années, je pars vivre un rêve de voyage
en vélo au « long » court.
Les conditions ont fait que je pars seul, et dès le début, et c’est sûrement
ce que je voulais pour ce voyage, finalement. Après avoir voulu partir de
nombreux mois, je pars également « seulement » pour 2 mois. J’espère que ce sera à la fois
suffisamment long pour pouvoir prendre mon temps, et pas trop long pour ne pas
que je me lasse du voyage et de la solitude.
Et au niveau parcours, ce qui me tente le plus est
sans surprise la montagne, donc les Andes. C’est pour cela qu’au Pérou je
prendrai pas mal le bus, aussi pour atteindre la Bolivie que j’ai envie de
découvrir.
Maintenant, la suite
reste à vivre ! J’essayerai de prendre le temps de continuer de donner des
nouvelles durant le voyage par ce blog.
Je vous file aussi un autre moyen plus régulier pour suivre mes aventures, qui
sera actualisé beaucoup plus souvent que le blog, qui consiste en une carte google map sur laquelle je
placerai (avec l’aide de Manon !) mes étapes, le trajet que j’ai emprunté,
et quelques photos des paysages et endroits où je me serais arrêté !
C’est très simple,
vous pouvez déjà regarder sur la carte quelques lieux importants de mon début
de séjour en Equateur, avant que j’ajoute progressivement mon avancée en vélo.
Je vous dis à bientôt pour des nouvelles sur le
blog, et n’hésitez pas à réagir par commentaires, ou si vous avez des
questions. N’hésitez pas non plus à m’écrire par mail pour me donner des
nouvelles pendant le voyage, ça me fera plaisir !!!
Aurélien
La photo Usain Bolt
Absolument magnifique, Aurélien! Quelles merveilleuses aventures tu auras vécu là, parfois au prix d'efforts importants, et à la force de la volonté, bien souvent !
RépondreSupprimerMerci pour tout ce que tu partages sur ton blog, tu nous permets ainsi de te suivre au plus prêt..., tu nous instruis, et nous fait rêver!!
Emmagasine bien toutes ces belles images, ces paysages, ces rencontres, ces émotions, ces sensations ... bien à l'abri au fond de toi, afin de pouvoir les faire ressurgir par la pensée à d'autres moments de ta vie! Elles ne seront ainsi jamais perdues!
Maintenant, te voilà parti sur ton vélo vivre une expérience dont tu rêves depuis tellement longtemps, et à laquelle tu te prépares avec enthousiasme, intérêt, et sérieux depuis quelques mois. Mais ... tout cela mijote en toi depuis quelques années déjà, et ... peut-être même depuis que tu es tout petit!!
Aurélien, on est avec toi, bien loin si on regarde les kilomètres, mais si proches par le cœur, c'est certain!! Bonne route, et que ça ROULE pour toi, le plus souvent possible!
Je t'embrasse bien fort,
Ta Maman