lundi 17 décembre 2012

Antisana, Amigo secreto et Cayambe !


Salut à tous,


        Cette nouvelle semaine en Equateur a été marquée par 2 jours sur l’Antisana avec des missions variées, par un dîner avec les collègues de l’INAMHI, et par une nouvelle sortie en vélo ce dimanche !!!
Et la semaine qui arrive sera marquée par l’arrivée de Manon en Equateur ce samedi !



Sortie sur l’Antisana durant 2 jours !

Un programme bien chargé !

        Ces Mercredi et Jeudi, on a eu deux journées bien remplies sur l’Antisana, avec pas mal d’objectifs différents :
  • Décharger les données des 2 stations hydrologiques et de 4 stations météorologiques sur les glaciers 12 et 15 ;
  • Relever la hauteur d’eau des pluviomètres qui sont présents sur l’Antisana ;
  • Faire le relevé des hauteurs des balises d’ablation sur le glacier 15 (l’autre glacier étudié par le programme de recherche), dans le but de faire ensuite le bilan de masse comme expliqué la semaine dernière ;
  • Et enfin quelques autres mesures de terrain, de conductivité électrique de l’eau et une prise d’échantillon de moraine.

Pour se rattraper du temps qu'il nous a fait subir, l'Antisana nous a offert le mercredi matin un paysage juste magnifiquement incroyable !!! Ici le Cotopaxi !



Inauguration d’une station

        En plus de ca, le mercredi matin était marqué par l’inauguration de la station météorologique Humboldt, située juste à côté de la station météorologique du même nom. Ainsi, cette inauguration a réuni les différents organismes participants à la recherche sur l’Antisana, avec notamment :
  • L’INAMHI, où je travaille ;
  • L’EPN (Escuela Politécnica Nacional) où Luis travaille désormais 3 jours par semaine, et où je vais parfois ;
  • Le ministère de l’environnement ;
  • L’EMAAP (l’entreprise d’eau potable de Quito) ;
  • Et l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) avec qui j’ai passé ma convention de stage.
Les représentants des différentes organisations, et en rouge Luis mon maître de stage trop cool !!!


Une soirée bien sympa le mercredi !

        Notre moment le plus fun de la sortie a sans aucun doute était en fin d’après-midi le mercredi, quand on descendait du glacier 15 pour rejoindre en voiture le glacier 12, afin de partir de nuit le lendemain matin. Et ce trajet prend plus d’une heure, sur un chemin particulièrement difficile voir super chiant ! Sauf que la nuit tombait, et par-dessus tout qu’on s’est rendu compte à ce moment-là que nos phares avants ne fonctionnaient plus ! Donc Juan sortait de la voiture et me guidait avec sa lampe de poche sur les trajectoires à prendre, et il rentrait dans la voiture sur quelques parties faciles et éclairait le chemin  avec sa lampe de poche par la fenêtre !

        Etant encore loin du glacier 12, on a finalement abandonné l’idée de le rejoindre le soir même, on s’est donc arrêté sur le chemin, pour reprendre la route le lendemain matin. On a décidé de ne pas installer la tente, et dormir à l’arrière du 4x4, après une soirée bien sympa à discuter avec Juan.
        Me disant que c’était surement la seule occasion que j’aurai de dormir à la belle étoile avec un si beau ciel et à 4400m d’altitude, j’ai tenté l’expérience… Sauf que la nuit à la belle étoile s’est très vite transformée en nuit aux beaux nuages, puis en nuit à la belle pluie, si bien que je suis rentré (avec le duvet trempé) dans la voiture au bout de seulement une heure ! Dommage j’étais bien installé, et j’avais réussi à m’endormir en moins d’une heure, une performance !!!

Juan sur le glacier 15




Repas « Amigo secreto »

Le dilemme du Vendredi

        Malheureusement, suite à cette sortie de 2 jours, j’ai été malade le vendredi, une grosse fatigue associée à des problèmes d’estomacs, un petit mal de tête… Bref, j’étais incapable de travailler, du coup je suis rentré pour passer l’après-midi à me reposer. Réveillé à 17h et encore fatigué, il s’agissait de décider si j’allais ou pas au repas de noël avec la quinzaine de collègues du bureau…


L’Amigo secreto !

        Ce repas était particulier, puisque c’était aussi l’occasion de la remise du cadeau final à notre ami secret du bureau qu’on avait depuis quasi un mois. Chaque personne du bureau s’était vu attribué au hasard une personne à qui il devait faire des petits cadeaux (en réalité, de la bouffe : petits biscuits, chips ou autres…) régulièrement sans se dévoiler.
        J’avais pioché le nom de Santiago, un collègue avec qui je m’entends très bien et avec qui je mange chaque midi ! Malgré cela, trouver le cadeau final d’une valeur de 20$ n’était pas une partie facile… J’ai finalement opté pour un film équatorien et un harmonica, pas vraiment convaincu de mes choix !


Finalement, une bonne soirée !

        Du coup, vu le contexte et sachant qu’on n’avait pas beaucoup d’occasion de se retrouver entre collègues, j’ai décidé d’aller au repas, au risque de ne pas en profiter à fond. En effet, je n’ai que peu profité du repas au restaurant (je n’ai mangé que la moitié de mon assiette alors que c’était super bon et que je n’avais pas mangé depuis le matin !), et j’étais limite à m’endormir sur mon assiette !

        Et en sortant, on s’est offert entre nous les cadeaux, et Santiago est d’abord venu m’offrir un portefeuille et une plaque de chocolat avant que je lui offre ses cadeaux, le hasard avait bien fait les choses !

        Puis la soirée n’était pas finie, puisqu’on a ensuite été dans le quartier la « Ronda », le quartier animé de Quito avec les bars, où j’ai cette fois-ci réussi à récupérer de l’énergie et profiter plus de la soirée, pour finalement rentrer un peu après minuit ! Je ne regrette pas d’y être allé en définitive !
(Il existe une photo de la soirée avec tous les collègues, si je réussis à la récupérer je la mettrai sur le blog !)




Balade au Cayambe

Le deuxième dilemme du weekend

        Enfin, j’étais confronté à un autre dilemme, est-ce que je dois aller le dimanche à la balade à vélo près du volcan englacé du Cayambe que je ne connais pas… OU… me reposer puisque je ne suis pas encore totalement rétabli, et sachant que la prochaine semaine sera peut-être chargée et que Manon arrive le Samedi…
        Et je me félicitais déjà d’avoir pris la sage décision de ne pas y aller et de me reposer, puis… Après avoir envoyé un mail à Perro pour lui dire que je me reposais, et résisté après qu’il tente de me motiver une dernière fois au téléphone pour que je vienne, que ça n’allait pas être fatiguant (malgré le départ à 6h !)…
        Eh bien je me suis finalement rendu compte que j’avais vraiment trop envie d’y aller, et je l’ai rappelé pour lui dire que je serai finalement de la partie !


Une balade à moitié sportive

        Donc levé matinal à 5h, pour prendre un bus à 7h jusqu’à la ville de Cayambe, déjeuner là-bas, avant de monter jusqu’au refuge du volcan Cayambe… en taxi ! Et oui, Perro m’avait prévenu que la balade n’allait pas être exigeante, on a en effet fait ce que j’appellerais une balade de feignant ! Montée en voiture, et descente en vélo !


Le volcan Cayambe !

Sur la montée vers le Cayambe, avec le Cotopaxi au fond

        Bon pour notre défense, on n’aurait pas eu le temps de faire l’aller-retour en vélo, et là-haut on a quand même fait un peu de marche à pied ! Et aussi, la montée en taxi, sachant qu’on était 6 avec 5 vélo était assez sportive, à savoir qu’on était 3 dans la partie arrière du 4x4, sur la piste parfois en mauvais état ! Avec même qu’on réalise une performance de monter à 16 personnes (dont 4 enfants) et 5 vélos, puisqu’il leur semble naturel en montant de prendre de nouvelles personnes  à bord, même quand on croit qu’il n’y a plus de place !!!

Notre fameux taxi ! Déjà à 3 à l'arrière en plus des 5 vélos on était serrés, alors je vous raconte pas quand on était 9 !!!


Notre belle équipe, avec Perro, Christian, Brooklin et sa fille, Diego, et Chiquitin (Oui c'est moi Chiquitin ! C'est mon nouveau surnom ici !!! Ca veut dire "petit" ! C'est Perro qui fait 3 têtes de moins que moi qui m'a donné ce surnom !)






… Sans regret !

        On a donc pu une fois arrivés en haut se balader près des glaciers, prendre de belles photos, puis redescendre les plus de 1500m de dénivelés en vélo ! Inutile de vous dire qu’une fois de plus… je n’ai pas regretté d’être venu !!!

Paysage aux couleurs magnifiques, avec au fond la ville de Cayambe et ses serres (capitale mondiale de la rose !)
Les paysages de mosaïques de champs, caractéristiques des plaines d'Equateur



Arrivée de Manon Samedi !!!

        Et ce Samedi soir, Manon me rejoint depuis le Canada (où elle passe aussi une année de césure), pour passer deux semaines en Equateur !!! La première semaine, je devrai travailler (à part le 25 bien sûr !), mais j’aurai la deuxième semaine de libre pour qu’on puisse voyager !!!
        Du coup, ne vous attendez pas à avoir l’article le Lundi soir, ça viendra surement après, voir même peut être avant son arrivée !


D’ici là, bonne dernière semaine de travail à tous avant les vacances (pour ceux qui en ont) et les fêtes de fin d’année !!!

A bientôt !
Aurélien




Notre avenir…

        Je ne vais pas me lancer dans de grandes explications, mais il y a une semaine, la conférence sur le climat à Doha s’est à nouveau terminée sur un échec, malgré des rapports de plus en plus alarmants sur l’avenir de notre planète.
        Le processus de négociations à l’ONU est très compliqué mais reste utile, et il n’est pas mort : le prochain rendez-vous majeur est en 2015, et devrait permettre de mettre en place un accord contraignant pour l’ensemble des pays.

        Bonne nouvelle, Paris s’est porté candidate et a de bonnes chances d’organiser cette conférence. Et le pays hôte et la société civile ont un très grand rôle à jouer dans ce type de négociations.
        Ainsi, que tous ceux qui veulent réserver aux années à venir et aux futures générations une planète vivable et un avenir décent (j’imagine que c’est votre cas ?), retenez cette date et tenez-vous prêts à une mobilisation sans précédent pour que Paris soit la ville où l’humanité aura pris son avenir en main concernant les risques du réchauffement climatique !!!




Photos BONUS !

Et cette semaine, je vous propose 3 photos bonus (wouhou, c’est la folie !), avec forcément pour commencer la traditionnelle photo Usain Bolt ! Elle me fait surtout marrer pour le contraste entre ceux de droite et ceux de gauche (même si on sent que Christian en haut à gauche fait un petit effort pour participer !)


Ensuite, pour illustrer que l’on n’a pas fait que de belles photos près du glacier, mais aussi quelques photos à la con !!! (on dira que c’est l’euphorie de l’altitude !)

 

Et enfin, parce que c’est la coutume à chaque voyage en bus, non seulement que j’essaye de dormir, mais aussi que je découvre ensuite les belles photos de moi (ou des autres) en train de dormir… Et aussi parce qu’il n’y a pas de raison que je me ridiculise un peu aussi de temps en temps sur mon blog, voilà une très belle photo ci-dessous !

lundi 10 décembre 2012

Oriente en vélo, et sortie à l'Antisana !

Salut à tous !

Pour changer, j’ai encore eu une fin de semaine bien chargée, marquée par une balade de nuit en vélo à l’Oriente, et une sortie inoubliable à l’Antisana !


Jeudi, balade à l’Oriente

Comme je vous avais expliqué la semaine dernière, cette semaine était (encore) marquée par un jour férié ! C’était jeudi, pour la Fiesta de Quito, marquant la fondation de Quito par les espagnols le 6 Décembre 1534.

Et même si la fiesta de Quito est normalement marquée par une grande fête dans les rues de la ville, moi je n’ai rien vu de tout ça, et on est partis à 8 faire une balade en vélo à l’est du pays, du côté de la forêt amazonienne, avec pour particularité qu’elle était une nouvelle fois… de nuit ! On est donc parti avec un bus uniquement pour nous, depuis Quito vers 21h30 (au lieu de 19h !), pour commencer la balade à 1h du matin depuis la ville de Baeza !


L'équipe quasi au complet, il manque seulement Perro


Et dans le bus, au vu de la fatigue, je me voyais déjà regretter d’être venu, alors que 3 jours sur l’Antisana m’attendaient les jours suivants ! Et bien j’ai vite été rassuré, car après 10 kms vallonnés, on a eu le droit à une descente à sensation !!! Autant la marche de nuit n’a pas grand-chose de bien particulier selon moi, autant les sensations que l’on peut avoir de nuit en vélo sont vraiment géniales et particulières ! L’impression de vitesse est accentuée, et la sensation générale et de plaisir encore améliorée !

Et là vous vous dîtes que ça doit être bien dangereux, effectivement ce n’est pas l’idée la plus raisonnable qui existe de faire une balade de nuit ! Et on a malheureusement compté une chute dans notre effectif ! David, déjà auteur de 3 chutes sans conséquences lors de notre précédente ballade, et qui roule selon moi beaucoup trop vite par rapport au peu de maitrise qu’il a de son vélo, a chuté sur une partie de route dégradée qu’il n’a pas vu. Et aussi il n’a pas entendu les cris de Brooklin qui était devant, puisqu’il a en plus les écouteurs dans les oreilles !
Bref, la chute a été semblerait-il assez violente, et il s’en est sorti avec des belles égratignures sur les jambes, les bras, le visage, une fracture du pouce de pied et du nez… Et encore heureux qu’il avait son casque, sans quoi je n’ose pas imaginer les conséquences !
Du coup, il a pris un bus qui arrivait peu de temps après, et qui l’a amené à Tena la ville suivante, pour qu’il aille dans un centre de soin. On a donc rejoint cette ville en vélo, et on a fini le trajet à cet endroit à 6h du matin, pour prendre ensuite notre bus suiveur pour le reste de la journée !

Au programme de la suite de la journée, plusieurs arrêts entre mes courtes siestes à chaque fois que l’occasion se présentait ! Le meilleur arrêt était sans aucun doute celui à la Casa del árbol, où on a pu avoir différentes activités, entre montée dans une cabane à 9 étages dans un arbre, petite piscine, et aussi un surprenant tunnel-labyrinthe dans le noir complet où on était guidé devant par le mec qui connaissait, et tous les autres derrière à tenir les épaules du précédent pour éviter de se perdre ! Dur à expliquer mais c’était bien drôle en tout cas !


La cabane de la casa del árbol !


Une des pauses le jeudi

L’ambiance était vraiment au rendez-vous durant cette journée, malgré la fatigue !!! Car on est finalement rentrés quasiment à 22h à Quito, après encore quelques heures de route !


3 jours à l’Antisana… ?

Et suite à cette journée fatigante du jeudi, je partais le Vendredi midi pour 2 jours et demi sur l’Antisana, dont le samedi pour faire une mesure d’accumulation à 5400 m, et le dimanche pour faire cette même mesure, mais cette fois-ci au sommet de l’Antisana, à 5760 m.

On était 4 pour cette petite expédition, avec Juan, Washington un guide certifié ASEGUIM pour monter à plus de 5000 m, seul organisme qui délivre ces permis en ce moment, et enfin Bernard Francou ! Bernard est un glaciologue dont j’avais déjà beaucoup entendu le nom au vu des nombreux travaux qu’il a fait dans les Andes, des livres qu’il a publié sur les glaciers, les déserts, et il est également directeur de l’IRD en Bolivie… Bref, j’étais bien impatient de le rencontrer, et c’était vraiment une super rencontre !!! On s’est très bien entendu, il est super sympa, et très intéressant ! On a pu parler de glaciologie, géologie, changement climatique,… Il connait tout !
Et d’ailleurs je vous avais évoqué son nom car j’avais vu un de ses films diffusé à l’alliance française de Quito, et où Luis avait ensuite répondu aux questions. Cette fois-ci il devait prendre quelques prises de vue pour un autre film auquel il participe, sur les recherches françaises passées et présentes en Equateur et dans les Andes ! Il faudra que je me tienne au courant de l’avancement de ce film, on m’apercevra peut-être dedans !

Pour en revenir à notre sortie, le Vendredi, on est montés en voiture jusqu’à 4700 mètres d’altitude, pour camper durant la nuit à côté de la voiture ! Bernard a profité de la belle lumière pour faire quelques prises de vue, j’en ai profité pour l’accompagner pour faire quelques photos. Puis on a installé les tentes, mangé assez tôt à la tombée de la nuit, et on s’est couché comme des bébés à 20h !

Bernard en train de faire une prise de vue le Vendredi soir
Antisana, à quelques mètres de notre campement (le vendredi)
Le voilà le campement, la voiture et les 3 tentes !
La belle lumière du vendredi soir au coucher du soleil

 
Il faut dire, le samedi, on se levait à 1h du matin ! J’avais très mal dormi déjà la dernière fois qu’on avait dormi en altitude au campement de l’EMAAP, et bien idem pour cette fois, où je n’ai trouvé le sommeil que durant un peu moins de 2h30, sur les 5h qui nous étaient disponibles ! Mais je n’étais pas le seul, l’altitude a eu de l’effet sur nous tous apparemment ! Après un petit déjeuner très léger, on est parti direction le glacier à 2h du matin, guidés par Bernard devant, et éclairés par nos lampes frontales, voir par la lune quand ça suffisait.
Jusque-là, tout se passait bien, mais c’est après que ça s’est compliqué, avec des nuages de plus en plus bas, et surtout un vent de plus en plus fort, avant que de petits grêlons viennent nous fouetter le visage ! Et ça peut paraitre rien comme ça, mais vous ne pouvez pas savoir combien j’ai souffert du froid sur cette journée qui semblait interminable, avec je dirais 5h de montée, 2h de mesure, et 2h30 de descente environ, et le tout sans pause pour ne pas se refroidir, et dans une lutte permanente contre le froid, c’est long ! Je crois qu’on a tous souffert du froid, mais je pense que j’ai été le plus paralysé de tous par ces conditions terribles, qui ont fait qu’une fois redescendus, il n’était pas possible de camper à nouveau (d’ailleurs 2 des 3 tentes avaient été pliées par le vent), et repartir dans de telles conditions le lendemain au sommet avec des habits trempés !

La sortie s’est donc arrêtée au samedi midi, où on est redescendu en voiture à Quito, après avoir rangé les tentes puis récupéré petit à petit nos mains et nos pieds tout particulièrement !
Je n’irai donc pas au sommet de l’Antisana, bien dommage mais en même temps au vu des conditions qu’il y avait, ça ne donnait pas envie ! La sortie, une fois passée, restera quand même un bon souvenir !!!

Malgré tout, j’ai eu 2 agréables surprises qui auraient pu empirer la situation !
Premièrement, la fatigue ne m’a pas trop atteinte malgré la petite nuit qu’on a eu, même si tout le corps était forcément fatigué de la lutte contre le froid !
Et encore plus surprenant, vous savez que je suis un gros mangeur, particulièrement quand je fais du sport ! Je m’étais ainsi inquiété du peu de nourriture qu’on avait, car entre le vendredi midi et le samedi midi, on n’a franchement très peu mangé, surtout pour les efforts qu’on a fait : pour seul repas du vendredi soir, une soupe en sachet, un peu de pates, et une orange… Le petit dej’ du samedi, un morceau de pain et une tisane… Et pour les 10h de marche et de mesure, une banane pour calmer la faim… Rien à voir avec ce que je mange d’habitude !!! Et malgré ça, je n’ai pas vraiment eu faim, surprenant ! C’est peut-être qu’on a tellement bouffé de la grêle et du vent dans la gueule qu’on n’avait plus faim !?

Pour finir, je vais vous montrer l’unique photo du samedi, que je vous demanderai de particulièrement apprécier pour plusieurs raisons !
  • Tout d’abord, elle est plutôt stylée !
  • Ensuite, elle a été prise durant les seules 5 minutes cumulées de météo dégagée qu’on a eu sur la balade ! Les apparences sont trompeuses, en effet les nuages n’allaient pas tarder à revenir, il suffit de regarder sur la droite…
  • Et enfin et surtout, parce qu’il m’a fallu un courage énorme pour prendre cette photo, car je me suis dit « Bon allez, il faut quand même une photo de cette journée pour montrer sur le blog, en plus le paysage est beau ! »… Sauf que j’ai vite compris ma douleur en libérant une main de mon gant pendant 30 secondes, c’est limite si j’en pleurais de douleur juste après !!!





La mesure d’accumulation ? Ça vous dit quelque chose ?

Bon, quelques mots quand même sur la mesure qu’on a fait !!!
Vous vous souvenez peut-être vaguement des histoires de zone d’accumulation sur la partie haute et de zone d’ablation sur la partie basse du glacier, que je vous avais raconté lors d’un des premiers post de blog. Je vous avais dit que je vous dirai comment tout ça se mesurait !

Quelques rappels : ces mesures servent à calculer le bilan de masse du glacier d’une année sur l’autre, qui sert à savoir si le glacier perd plus de masse de glace qu’il n’en gagne ou pas, et donc à suivre son évolution.
Bilan de masse = accumulation de neige – ablation par fonte essentiellement

Pour cela il faut donc calculer l’ablation dans la partie basse du glacier, là où les températures sont plus fortes et donc là où la fonte se produit. On la mesure au fil de l’année, une fois par mois, grâce aux balises d’ablation. Ces balises sont des tubes en plastique de 12 m de long qui sont enfoncés dans la glace, et chaque mois, on mesure de combien de centimètres le bâton ressort de la glace, ce qui nous donne d’un mois sur l’autre la hauteur de glace que le glacier a perdu en un point. En ayant plusieurs balises d’ablation dans la partie basse, on peut pondérer ces valeurs à des zones plus grandes, pour calculer la perte de masse de l’ensemble de la zone d’ablation.

Les mesures d’ablation sont donc relativement simples, alors que les mesures d’accumulation sont plus compliquées. Tout d’abord car elles sont à faire au niveau de la zone d’accumulation dans la partie haute du glacier, ce qui rend déjà l’accessibilité plus compliquée ! Elles nécessitent aussi plus de matériel, qui est assez lourd à monter. Comme la mesure prend pas mal de temps (2h environ pour notre cas samedi) et d’énergie, il est difficile de la faire à de nombreux endroit du glacier, il faut donc choisir un endroit représentatif. Et enfin, la mesure en elle-même est assez compliquée : elle consiste à creuser un trou d’une dizaine de cm de diamètre dans la glace, et de localiser une fameuse couche dure. Cette couche s’est formée il y a un an en décembre, lorsque les précipitations sont (normalement !) plus faibles, le soleil plus fort, et donc la couche supérieure a le temps de se solidifier. Bernard avait repéré sur les strates  que l’on voit apparaitre dans les crevasses qui représentent les différentes couches de neige accumulées, que la couche dure de base, plus sombre, se situait environ à 3m de profondeur, et avec la mesure nous avons trouvé 3,11 m !

Et pour être encore un peu plus technique si vous me suivez encore, nous devons convertir cette hauteur de neige pas encore totalement transformée en glace (donc de densité inférieure à 1), en hauteur d’équivalent eau (de densité = 1). On a donc calculé la densité des échantillons de glace, et en ayant par exemple une densité d’environ 0,4, on aura 0,4 x 3,11 m = 1,25 m d’équivalent eau pour cette mesure. Cette mesure est plus facile à manipuler ensuite que des hauteurs de glace qui n’ont pas beaucoup de sens tant qu’on n’a pas la densité de celle-ci. Les hauteurs d’eau peuvent en effet être directement comparées avec les hauteurs de précipitations, les écoulements de fonte, les débits des rivières…


Si vous avez réussi à suivre jusqu’au bout, bravo ! Et si non, j’essayerai de faire plus simple la prochaine fois !

Bonne semaine à tous, et à bientôt,
Aurélien




La photo Usain Bolt !

La photo Usain Bolt la plus nombreuse à ce jour ! Devant notre beau bus, lors d'une pause du Jeudi !


lundi 3 décembre 2012

Fiesta de Quito, vélo, et anecdotes...


Salut à tous !

Tout va toujours très bien ici.
Finalement, on n'a pas pu faire de sortie sur l'Antisana  la semaine dernière, car on a toujours des problèmes à cause des permis pour entrer dans le parc !
Et ce weekend, j'ai pu faire un super foot samedi matin dont j'en ai encore des courbatures (!!!), voir les défilés de la Fiesta de Quito (fête de la fondation de Quito durant une semaine !), et faire encore une belle balade avec Juan ce weekend, avec de belles vues sur la ville de Quito !
Un petit détail de la fiesta de Quito, de notre balade à vélo, puis quelques anecdotes sur l’Equateur sont au sommaire de ce post !!!


La fiesta de Quito

            Ce Samedi matin, en attendant des collègues qui étaient plus d’une heure en retard à notre rendez-vous pour faire un foot, nous avons regardé avec José Luis (un autre collègue, qui lui n’était que 30 minutes en retard !) le défilé de Quito.
Ce sont des élèves de collèges qui défilent principalement, en uniforme pour les mecs, et en tenue style pom pom girls pour les filles ! Je n’ai pas vraiment vu, mais il y a aussi des personnes qui défilent en habit traditionnel, des associations et autres apparemment… Le tout avec parfois des fanfares, ou des musiques plus dynamiques, ça pouvait ressembler autant à un défilé militaire, qu’à un spectacle de danse ou de pom pom girls, à une fête traditionnelle, une fête de village, ou encore à pas grand-chose dans le cas d’une école de conduite où des jeunes passaient déguisés en panneaux de circulation ! (on aurait dit la com’jonglage pour ceux qui connaissent ! Bref, du grand n’importe quoi !).

Le Dimanche matin (le même défilé plus au sud), on peut apercevoir sur la droite des femmes en habit traditionnel, et plus au fond un collège en uniforme et bien en rang


La fondation de Quito

            Ce défilé s’inscrit au début de la semaine de la Fiesta de Quito, dont je verrai peut-être plus de choses cette semaine. Cette fête est liée au 6 décembre 1534, date de la fondation de Quito par les espagnols.

            Histoire (c’est le cas de le dire) de contextualiser un peu cette date, voilà quelques repères par rapport à la conquête de l’Amérique du Sud et Centrale par les espagnols :
  • 1492 : la date que tout le monde connait comme la « découverte » de l’Amérique !
  • En réalité, l’Amérique avait été découverte par les hommes bien avant Christophe Colomb, sinon le continent n’aurait pas été déjà peuplé à son arrivée : les premières vraies découvertes et vagues de migration se sont effectuées par le détroit de Béring il y a 35 000 / 40 000 ans, puis il y a 20 000 ans.

Suite aux explorations de ce « Monde nouveau » par les européens, espagnols en tête, suivis par les portugais, puis plus tard les français et anglais pour l'Amérique du Nord, la colonisation a été très rapide :
  • De 1492 à 1514 pour les Antilles, par les espagnols ;
  • De 1500 à 1536 pour le Brésil, par les portugais, c’est pour cela que c’est le seul pays sud-américain qui parle portugais et non pas espagnol ;
  • De 1519 à 1521 pour le Mexique, mettant fin à la puissance Aztèque ;
  • De 1532 à 1535, pour le Pérou au sens large, depuis le Venezuela à la Bolivie actuelle, en passant par l’Equateur et le Pérou, mettant fin à l’empire Inca. C’est donc dans ces seulement 3 ans là de conquête espagnole que se situe la fondation de Quito, le 6 Décembre 1534 !!!

Ce qui m’étonne un peu c’est que ce soit en quelques sortes la conquête espagnole qui soit fêtée… Je ne sais pas encore quelle vision ont les équatoriens de cette conquête, qui les a colonisé d’une manière violente, mais en même temps le métissage fait que de nombreux équatoriens sont sûrement des descendants d’espagnols. Peut-être j’aurai la réponse plus tard quand mon niveau d’espagnol me permettra de me lancer dans des discussions de cette envergure !
Bref, tout ça pour dire aussi que Jeudi, j’ai à nouveau un jour férié ! Et celui-là est férié que pour la ville de Quito, à ne pas confondre avec l’indépendance de Quito du 10 Aout 1809, fêtant l’indépendance de l’Equateur ! Même si il semblerait que la vraie indépendance vis-à-vis des espagnols soit en fait à attribuer au 24 Mai 1822, quasiment 300 ans après la conquête par les espagnols.




La balade à vélo

             Ce Dimanche, nous avons juste fait une balade à vélo le matin avec Juan, ce qui malgré tout m’a bien suffit vu mes courbatures de la veille ! Mais bien qu’on était toujours sur le flanc ouest de Quito (vous l’aurez compris, la ville ce n’est pas ce que je préfère !), la balade était vraiment très belle !
Et surtout on a eu la chance d’avoir du beau temps, si beau que l’on voyait même l’Antisana depuis les hauteurs de Quito !!! Pour cela il faut 50 kilomètres de vue sans nuage ou pas trop bas, et ici c’est plutôt rare ! Quelques photos ci-dessous !
Quito, vue vers le sud depuis le flanc ouest de la ville
Plus vers l'est, de l'autre côté du petit col qu'on a monté, le village de Lloa


La ville de Quito, et au fond (il faut un peu le deviner sur la photo), l'Antisana !!!

Encore Quito, vue vers le nord




Quelques anecdotes et faits en vrac sur l’Equateur…

  • Ici la monnaie, c’est le dollar américain, et cela depuis 2000 où c’était le Sucre (bien sûr c’est le nom de la monnaie, hein? Ils s’échangeaient pas des paquets de sucre !)

  • Du coup depuis, le coût de la vie a pas mal augmenté, et est apparemment plus cher que dans les pays voisins. Malgré cela, ça reste un peu moins cher qu’en France pour les produits de consommation courante, ou encore le logement. Par exemple, ce weekend j’étais particulièrement fier d’acheter au marché pour 4,50$ (soit mois de 4€) : 10 bananes, 4 tomates, 2 oranges, 2 kiwis, 1 avocat, et 6 œufs ! Pas mal ? Malgré cela, certains produits importés sont plus chers qu’en France, comme le matériel de sport, surtout comparé à Décathlon, d'ailleurs connu jusqu’en Equateur pour ses prix bas !

  • En Equateur, pour dire bonjours aux filles, ce n’est qu’une bise, forcément on se prend un vent la première fois, mais on s’habitue vite ! Et avec les mecs, le tchek est très pratiqué, même entre collègues.

  • Pour la cuisine, sur les paquets de pates (mon repas favori !), il est indiqué 8 à 10 minutes de cuisson sur la côte, et 10 à 12 minutes sur la cordillère ! Eh oui, je dois être patient de 2 minutes de plus que les gens sur la côte, trop deg ! De même, sur la « recette » du gâteau pré-préparé que j’ai fait ce weekend (oui j’avoue la honte, je me suis fait un gâteau pré-préparé !), il était indiqué ¾ d’un verre d’eau pour la côte, et 1 verre entier pour la cordillère ! Ces changements à cause de l’altitude sont apparemment fréquents !

Bon je m’arrête là, pour en garder encore en réserve pour les prochains posts !

D’ici là, bonne semaine à vous tous, et à bientôt !!!
Aurélien



Un p’tit lien bien utile !
Pour ceux qui sont intéressés de savoir l’impact environnemental, sur votre santé, votre budget, et l’impact social de vos produits de consommation courante (de la nourriture aux boissons en passant par les lessives et les shampooings…), je vous conseille ce site super bien fait, qui vous permettra peut-être de mieux choisir vos produits, en voyant les notes qui leur sont attribuées pour chaque critère !!!




La Photo Usain Bolt de la semaine


La photo Usain Bolt, à côté d'un véhicule ambulant du défilé ! (le tout dans mon beau maillot de l'Equateur !!!)


lundi 26 novembre 2012

Hydrologie glaciaire, balade seul en vélo et sécurité...



Salut à tous,

        Cette semaine, comme promis, je vous explique le but de ma nouvelle mission d'étude hydrologique pour ceux que ca intéresse, et sinon je vous raconte ma première sortie seul en vélo de ce weekend ! 

Hydrologie glaciaire à l’Antisana
        Ce Jeudi nous sommes repartis sur l’Antisana, avec Juan et Veronica (une thésarde de l’Escuela Politécnica Nacional), et cette fois-ci, c’est moi qui organisait la sortie !
        Voici donc l’occasion de vous présenter ma nouvelle mission pour aider Luis dans sa thèse : je dois tenter de comprendre les écoulements issus de la fonte des glaciers, c’est-à-dire quels sont les chemins pris par l’eau à la sortie du glacier.
Le bassin étudié vu depuis le glacier ! Il est limité sur les côtés par la moraine, déposée par le mouvement du glacier il y a à peine plus de 50 ans. Ainsi, en 1950, le glacier s'étendait jusqu'au lac au fond !

Le bassin vu de l'autre côté. La barre marron foncé au milieu correspond à une zone de résurgence sous laquelle ressort l'eau, qui s'est infiltrée un peu plus haut dans la moraine...

          Le plus important est de déterminer quels est la part des écoulements qui est superficielle, et quelle part est souterraine. Dans le second cas, c’est assez difficile à déterminer, car l’eau peut s’infiltrer sous le glacier, dans ces cas-là on ne peut pas la voir, ou parfois l’infiltration peut se faire en aval du glacier, dans la moraine (le matériel déposé en aval par le glacier lorsqu’il était plus bas). Et quand ces infiltrations sont assez claires, il est possible de les localiser, et parfois observer quelques mètres plus bas sa résurgence, qui correspond à la source d’eau où ressort l’eau infiltrée un peu plus haut.
Une résurgence, où l'eau ressort de la roche, qui est même un mélange de glace et de roche ici, à plus de 100m du glacier !!! La glace est protégée du soleil et de la fusion par une couche de débris au dessus.

         L’objectif de la journée de Jeudi était donc de cartographier (reporter sur une carte) toutes les infiltrations et résurgences, et ainsi tenter de supposer si possible le trajet de tous les écoulements issus du glacier.
         Cela dans le but notamment de savoir si une part de l’eau circule en souterrain, ce qui est très important, car c’est ce qui a été supposé par diverses études antérieures. Ces études ont observé que le débit à la station hydrologique sous le glacier était plus faible que le débit issu de la fusion du glacier, suggérant des pertes d’eau entre le glacier et la station. Ces pertes d’eau pourraient en fait tout simplement circuler en souterrain, et passer ainsi sous la station hydrologique. Reste à le vérifier et à le quantifier si possible !

Et alors, l’intérêt de tout ça ?
        Comprendre quelle est la part des eaux souterraines et leur circulation est primordial pour la gestion de la ressource en eau. Surtout dans le contexte du recul des glaciers, il est important de savoir notamment quelle est la part de l’eau de fonte (l’autre part provenant directement des précipitations autour des glaciers) dans les écoulements provenant de l’Antisana, quelle part de l’eau circule en profondeur… Cela pour évaluer la ressource en eau disponible dans le futur, dans le contexte de réchauffement climatique.
         En effet, la ressource diminuant, et cela couplé à une augmentation de la demande, l’entreprise d’eau potable de Quito travaille sur un énorme projet de captage et transport de l’eau qui permettra de répondre  aux besoins de la ville et de ses alentours dans les années à venir ! Dans ce contexte, l’évaluation scientifique est une base indispensable à tout projet ou aménagement dans ce domaine, sans quoi les actions ne seraient pas adaptées ou pas optimisées.
         En tous cas ce travail me passionne, car il touche d’une manière certes indirecte, à l’évolution de la ressource en eau dans le contexte de réchauffement climatique. De petites études à cette échelle sont nécessaires pour ensuite faire des extrapolations les plus justes possibles à plus grande échelle.
         Et ce qui n’est pas pour me déranger, c’est que ce travail nécessitera d’aller encore souvent sur le terrain, que ce soit pour de l’observation (comme jeudi dernier) ou des mesures de terrain, à commencer par cette fin de semaine où nous allons faire des mesures du débit du cours d’eau.


Première balade seul en vélo
         Je réfléchissais déjà depuis un moment à faire une balade seul, pour faire un premier test seul en vélo, me débrouiller pour le logement, prendre le bus… Mais jusqu’ici j’avais à chaque fois de belles perspectives de balades le weekend qui m’ont chaque fois fait repousser la date. La décision a finalement été très rapide, en apprenant vendredi soir par Juan qu’il devait travailler tout le weekend, et que notre balade prévue le dimanche était donc annulée. Du coup, l’occasion était parfaite, et j’ai planifié mon parcours et préparé mes affaires au plus vite pour partir dès le samedi matin.

En sortant de Quito : on peut voir la bande verte plutôt au fond sur la gauche, c'est l'aéroport, au "milieu" de la ville !

         J’ai finalement sagement revu mon programme à la baisse dans l’après-midi du samedi, suite surtout au temps pluvieux que j’ai eu, et au fait que les routes étaient des pistes sur une bonne partie, ce qui ralentit pas mal le rythme de croisière. Du coup, le samedi j’ai fait entre 50 et 60 kms, dont une bonne partie sur une piste très tranquille et très agréable jusqu’à ce qu’il pleuve. Et le dimanche, après une nuit dans une auberge pas chère (6$ la nuit), j’ai fait un peu plus de 30 kms jusqu’à la ville de San Miguel, dont une bonne partie était en descente, car je suis descendu vers l’ouest des Andes, jusqu’à 1000m d’altitude (Quito étant à 2800m).
La piste que j'ai emprunté le samedi
Depuis la route le dimanche, les paysages de forêts denses


         Et ce deuxième jour, pendant un long moment avec un autre cycliste on se doublait à chaque fois qu’une des deux personnes faisait une pause, jusqu’à ce qu’il roule dans ma roue… Et j’ai eu de la chance, car il rentrait lui aussi avec le bus vers Quito, ce qui m’a facilité les choses ! Après 2h30 de bus et quelques kms à vélo jusqu’à chez moi, je suis donc rentré en début d’après-midi, pour récupérer un peu de la fin de semaine !


Et alors, la sécurité en Equateur ?
         Sachant que certains s’inquiètent déjà je pense de me voir m’aventurer seul dans le pays, je vais tenter de vous livrer mes premières impressions mais surtout témoignages sur les conditions de sécurité ici…
  • De mes observations, je n’ai depuis mon arrivée ni été confronté à un quelconque problème, ni vu ni entendu de problème dans mon entourage. C’est déjà ça !
  • Mais quand je suis allé à l’ambassade de France, ils ont reçu le matin un coup de téléphone d’une jeune française qui s’était fait agressée dans le taxi, ce qui est assez courant semblerait-il. Mais ce qui était moins courant c’est que cette fois-ci l’agression avait été violente, alors que d’habitude ils se contentent seulement de voler l’argent et éventuellement les affaires des personnes… Les taxis et dans une moindre mesure les bus semblent ainsi à éviter la nuit, et paradoxalement le vélo semblerait plus sûr que le taxi !
  • Ce qui est le plus dangereux concerne le vol. Et les équatoriens sont très prudents voir même paranos par rapport à ça. Par exemple,  la nuit dans mon logement, il y a une grille totalement fermée avec des pics par-dessus au cas où un voleur voudrait passer au-dessus, puis ensuite la porte d’entrée est fermée par 4 verrous (dont un avec une alarme si la porte s’ouvre), puis Fanny place un gros fauteuil en plus devant la porte… Au cas où ! De même les grilles devant les portes des bureaux, maisons et autres, sont très courantes.
  • Ensuite, de ce qu’on me conseille, il faut éviter de se promener seul la nuit dans les parcs, qui sont dangereux, même si il n’y a aucun problème la journée.
  • Quand je parle de mes projets de partir seul en vélo, les gens ne sont pas affolés, mais me mettent parfois en garde sur la nécessité de faire attention au niveau de la sécurité routière. Malgré cela, je ne trouve pas les gens trop dangereux à part qu’ils ont une vision assez différente de la nôtre sur la distance de visibilité nécessaire pour doubler une voiture ou un camion ! Mais je dirais qu’ils sont quand même moins dangereux que de nombreux corses !!!
  • Pour avoir un avis plus global des derniers faits divers du pays, j’ai déjà pu regarder sur les actualités « Seguridad » d’un site équatorien, bien que forcément les actualités n’y soient pas des plus réjouissantes, il ne semblerait pas que les cas d’agressions ou meurtres soient courants. Les quelques cas traités remontent à plusieurs années, et sinon ils semblent plutôt concerner des règlements de compte, comme on en a aussi malheureusement en France. Et ensuite, certains lieux sont plus dangereux que d’autres, la ville de Guayaquil étant par exemple réputée dangereuse, et certains quartiers de Quito aussi étant à éviter.
  • Mais les touristes seront plutôt touchés par le vol. Pour ma part, j’ai malgré tout la chance déjà d’être un garçon, mais aussi de mesurer une tête de plus que tout le monde, ce qui m’avantage certainement un peu ! Et je m’arrange toujours pour n’avoir aucun papier important sur moi, pour limiter les pertes au cas où il m’arrivait quelque chose.
  • Et pour en revenir à l’ambassade, j’en avais profité pour demander au français de l’ambassade qui vivait en Equateur depuis quelques années, ce qu’il pensait de la sécurité dans le pays. Les ambassades étant réputées pour leurs conseils alarmistes (une manière pour eux de se décharger des responsabilités envers les voyageurs en cas de problème), je m’attendais à un discours bien moins rassurant que ce que j’ai eu, le mec expliquant qu’effectivement il fallait être attentif au vol, mais que l’Equateur était un pays sûr selon lui. Avant de conclure qu’il y a bien sûr des risques, qu’il faut faire attention, mais comme partout, y compris en France…


Et encore un petit article…
        Voilà une devise bien intéressante pour réduire ses déchets et son empreinte écologique, issue d'une expérence d’une famille ayant deux enfants des Etats-Unis (la mère est française) qui vit depuis trois ans (quasi) sans générer de déchets :
« Refuse, Reduce, Reuse, Recycle, Rot », et seulement dans cet ordre ! (Traduction : Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler, Composter)
Si vous voulez en savoir plus sur comment faire pour sortir un peu de notre société de consommation, voilà l’article !


La photo Usain Bolt
         Cette semaine, je n’ai pas pris de photo Usain Bolt, alors j’en ressors une d’il y a 3 semaines inutilisée… Dans une grotte /carrière lors d’une balade à vélo avec Juan !